[L'auteur a généreusement partagé ce matériel de son Les Guillotinés de la Révolution Française. Nos lecteurs voudront peut-être visiter. — George P. Landow]
On a supposé qu'en accueillant les offrandes civiques, la Convention avait proscrit le culte catholique : non la Convention n'a point fait cette démarche et ne le fera jamais; son intention est de maintenir la liberté des cultes qu'elle a proclamée. Il est des hommes qui veulent aller plus loin; qui, sous le prétexte de détruire la superstition, veulent faire une sorte de religion de l'athéisme lui-même. Tout philosophe, tout individu peut adopter lá-dessus l'opinion qui lui plaira; quiconque voudrait lui en faire un crime serait insensé; mais l'homme public, mais le législateur serait cent fois plus insensé qui adopterait un pareil systme.
La Convention nationale l'abhorre: elle est un corps politique et populaire; l'athéisme est aristocratique. L'idée d'un grand être, qui veille sur l'innocence opprimée et punit le crime triomphant, est toute populaire. Le peuple, les malheureux m'applaudissent; si je trouvais des censeurs, ce serait parmi les riches et parmi les coupables.
J'ai été, dès le collège, un assez mauvais catholique; mais je n'ai jamais été ni un ami froid ni un défenseur infidèle de l'humanité: je n'en suis que plus attaché aux idées morales et politiques que je viens de vous exposer. Si Dieu n'existait pas, il faudrait l'inventer.
Dernière modification août 31 octobre 2010