[L'auteur a généreusement partagé ce matériel de son Les Guillotinés de la Révolution Française. Nos lecteurs voudront peut-être visiter. — George P. Landow]

S'il existe un remède à la sévère crise financière, c'est peur-être bien celui-ci : les biens du clergé sont mis désormais "à la disposition de la nation". C'est l'Etat qui se chargera de l'entretien des curés et des fondations pieuses. Les députés ont ainsi adopté la proposition faite par Talleyrand le 10 octobre. L'évêque d'Autun, anciennement chargé de le gérer, sait que le domaine foncier de l'Église vaut près de deux milliards de livres. En même temps qu'elle accroîtrait le nombre de paysans propriétaires, sa vente permettrait de combler la lourde dette publique. L'abbé Maury s'est indigné face à ce qu'il considère comme une violation du droit de propriété, consacré par la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen. Car, "si nous sommes dépouillés, prévient-il, vous le serez à votre tour". Mais l'avocat Thouret réplique que seuls les individus, et non les corps constitués, ont par nature un droit inaliénable à la propriété. Pour l'heure, il ne s'agit encore que d'un vote de principe. L'essentiel reste à faire.


Dernière modification août 6 novembre 2010