[L'auteur a généreusement partagé ce matériel de son Les Guillotinés de la Révolution Française. Nos lecteurs voudront peut-être visiter. — George P. Landow]

Ce soir, chez le roi, les discussions ont été médicales et techniques : on y a parlé de la guillotine. Dans la journée, à la Législative, les débats avaient porté sur l'Avis motivé sur le mode de décollation demandé au docteur Antoine Louis, secrétaire perpétuel de l'Académie de chirurgie. Depuis les propositions de Guillotin en 1789, l'Assemblée avait suffisamment marqué son peu d'enthousiasme à discuter d'un tel sujet. Il lui à présent décider de la manière don't " tout condamné à mort aurait la tête tranchée". Louis l'a aidée par un avis professionnel totalement dénué de passion. Il a simplement expliqué pourquoi la guillotine est l'instrument le mieux adapté à la décollation. Sa lame en biais, " en pénétrant dans la continuité des parties, a, sur les côtés, une action oblique en glissant, et atteint sûrement au but". De plus, " en considérant la structure du cou, composée de plusieurs os don't la connexion forme enchevauchure, il n'est pas possible d'être assuré d'une prompte et parfaite séparation en la confiant à un agent susceptible de varier en adresse par des causes morales et phisiques". Aussi faut-il, " pour la certitude du procédé, qu'il dépende de moyens mécaniques invariables". Sa démonstration a convaincu les députés, qui ont adopté par décrt ce mode d'exécution.


Dernière modification août 3 novembre 2010