[L'auteur a généreusement partagé ce matériel de son Les Guillotinés de la Révolution Française. Nos lecteurs voudront peut-être visiter. — George P. Landow]
La fuite manquée du roi à Varennes en juin 1791 eut pour conséquence le développement d'un mouvement démocratique. Sous l'impulsion de certains représentants du Club des jacobins et surtout du Club des Cordeliers une pétition fut présentée à l'Assemblée exigeant la déchéance du roi; une seconde, demandant son jugement, fut déposée par des manifestants sur l'autel du Champ-de-Mars le 17 juillet 1791. A la suite d'un incident, Bally proclama la loi martiale, et, au commandement de La Fayette, les gardes nationaux tirèrent sur les manifestants. Cet événement qui ruina la popularité de La Fayette, accentua les divisions politiques au sein de l'Assemblée constituante et du Club des jacobins dont les modérés, partisans du maintien de la monarchie constitutionnelle, se séparèrent pour former le Club des Feuillants.
Rien ne sera plus comme avant: aujourd'hui, le sang a coulé. Les députés qui redoutaient une émeute avaient chargé la garde nationale de veiller à l'ordre public. Les Parisiens étaient invités à se rendre au Champ-de-Mars pour y signer les pétitions des jacobins et des Cordeliers réclamant la déchéance de Louix XVI. Le drame s'est mis en place dés les premières heures de la matinée? Deux homme ont en effet été découverts dissimulés sous l'autel de la Patrie où les pétitions avaient été déposées. Surexcitée, la foule s'en est aussitôt emparée et, les accusant d'être des provocateurs royaliste, les a égorgés. La nouvelle a frappé l'Assemblée de stupeur. Son président, Charles de Lameth, s'est empressé d'adresser un message à la municipalité pour lui demander d'agir. Puis les députés ont pris un décret déclarant les pétitionnaires "criminel". Soucieux de demeurer dans la légalité, Robespierre a alors envoyé Santerre retirer la pétition des Jacobins. Restait celle des Cordeliers sur laquelle de nombreux Parisiens s'apprêtaient à apposer leur signature.
La Fayette et ses homme, dépêchés par l'Assemblée, arrivaient tout juste sur l'esplanade quand un coup de feu est parti dans leur direction. Le commandant de la garde nationale ne s'est pas départi de son calme et n'a pas donné l'ordre de riposter. Cependant, informés de cet incidant, les députés se sont affolés et ont exigé que l'Hôtel de ville intervienne. Bailly a immédiatement fait proclamer la loi martiale et envoyé des troupes en renfort qui, drapeau rouge en tête, ont afflué de tous côtés vers le Champ-de-Mars où se pressait la masse des pétitionnaires, femmes et enfants mêlés. Soudain, un nouveau coup de feu a éclaté. Alors, sans sommation, les bataillons ont chargé aveuglément, la foule prise comme dans une nasse. Lorsque la fumée s'est dissipée, on a découvert des dizaines de cadavres et de blessés sanglants. Les membres des Club et ceux de la municipalité ne seraient pas parvenus à s'accorder sur le nombre exact des morts.< © Chronique de la Révolution édition LAROUSSE
Dernière modification août 3 novembre 2010