[Text prepared by Ian Johnston, Malaspina University c. 2001. Reformatted in 2020 by George P. Landow].
(1) L'idée soutenue par quelques géologistes, que certaines couches ont été formées dans la position oblique où elles se trouvent maintenant, en la supposant vraie pour quelques-unes qui se seraient cristallisées, ainsi que le dit M. Greenough, comme les dêpots qui incrustent tout l'intérieur des vases où l'on fait bouillir des eaux gypseuses, ne peut du moins s'appliquer à celles qui contiennent des coquilles ou des pierres roulées, qui n'auraient pu attendre, ainsi suspendues, la formation du ciment qui devait les agglutiner.
(2) La conjecture de M. le marquis de Laplace, que les matériaux dont se compose le globe ont pu être d'abord sous forme élastique, et avoir pris successivement en se refroidissant la consistance liquide, et enfin s'être solidifiés, est bein renforcée par les expériences récentes de M. Mitcherlich, qui a composé de toutes pièces et fait cristalliser par le feu des hauts fourneaux plusieurs des espèces minérale qui entrent dans la composition des montagnes primitives.
(3) Les Voyages de Saussure et de Deluc présentent une foule de ces sortes de faits; et ce sont ces géologistes qui on jugé qu'ils ne pouvaient guère avoir été produits que par d'énormes éruptions. MM de Buch et Escher s'en sont occupés plus récemment. Le Mémoire de ce dernier, inséré dans la Nouvelle Alpina de Stein-Müller, tome 1er., en présente surtout l'ensemble d'une manière remarquable, dont voici à peu près le résumé: Ceux de ces blocs qui sont épars dans les parties basses de la Suisse ou de la Lombardie viennent des Alpes, et sont descendus le long de leurs vallées. Il y en a partout, et de toute grandeur, jusqu'à celle de cinquante mille pieds cubes, dans la grande étendue qui sépare les Alpes du Jura, et il s'en élève sur les pentes du Jura qui regardent les Alpes jusqu'à des hauteurs de quatre mille pieds au-dessus du niveau de la mer; ils sont à la surface ou dans les couches superficielles de débris, mais non dans celles de grès, de molasse ou de poudingues qui remplissent presque partout l'intervalle en question: on les trouve tantôt en amas: la hauteur de leur situation est indépendante de leur grosseur: les petits seulement parraissent quelquefois un peu usés: les grands ne le sont point du tout. Ceux qui appartiennent au bassin de chaque rivière se sont trouvés, à l'examen, de la même nature que les montagnes des sommets ou des flancs des hautes vallées d'où naissent les affluens de cette rivière: on en voit déjà dans ces vallées, et ils y sont surtout accumulés aux endroits qui précèdent quelques rétrécissemens: il en a passé par dessus les cols lorsqu'ils n'avaient pas plus de quatre mille pieds; et alors on en voit sur les revers des crêtes dans les cantons d'entre les Alpes et le Jura, et sur le Jura même: c'est vis-à-vis les débouchés des vallées des Alpes que l'on en voit le plus et de plus élevés: ceux des intervalles se sont portés moins haut: dans les chaînes du Jura, plus éloignées des Alpes, il ne s'en trouve qu'aux endroits placés vis-à-vis des ouvertures des chaînes plus rapprochées.
De ces faits, l'auteur tire cette conclusion, que le transport de ces blocs a eu lieu depuis que les grès et les poudingues ont été déposés; qu'il a été occasioné peut-être par la dernière des révolutions du globe. Il compare ce transport à ce qui a encore lieu de la part des torrens; mais l'objection de la grandeur des blocs et celles des vallées profondes par-dessus lesquelles ils on dû passer, nous paraissent conserver une grande force contre cette partie de son hypothèse.
(4) Voyez, sur les changemens de la surface de la terre, connus par l'histoire ou par la tradition, et dus par conséquent aux causes actuellement agissantes, l'ouvrage allemand de M. de Hof, en 2 vol. In-8. Goth. 1822 et 1824. Les faits y sont recueillis avec autant de soin que d'érudition.
(5) Dans son Voyage aux Terres Australes, t. I, p. 161.
(6) Voyez les Observations faites dans la mer du Sud, par R. Forster.
(7) C'est une opinion commune en Suède, que la mer s'abaisse, et que l'on passe à gué ou à pied sec dans beaucoup d'endroits où cela n'était pas possible autrefois. Des hommes très-savans ont partagé cette opinion du peuple; et M. de Buch l'adopte tellement, qu'il va jusqu'à supposer que le sol de toute la Suède s'élève petit à petit. Mais il est singulier que l'on n'ait pas fait ou du moins publié des observations suivies et précise propres à constater un fait mis en avant depuis si long-temps, et qui ne laisserait lieu à aucun doute si, comme le dit Linnaeus, cette différence de niveau allait à quatre et cinq pieds par an.
(8) M. Robert Stevenson, dans ses Observations sur le lit de la mer du Nord et de la Manche, soutient que le niveau de ces mers s'est élevé continuellement et très-sensiblement depuis trois siècles. Fortis dit la même chose de quelques lieux de la mer Adriatique; mais l'exemple du temple de Sérapis, près de Pouzzoles, prouve que les bords de cette mer sont en plusieurs endroits de nature à pouvoir s'élever et s'abaisser localement. On a en revanche des milliers de quais, de chemins, et d'autres constructions faites le long de la mer par les Romains, depuis Alexandrie jusqu'en Belgique, et dont le niveau relatif n'a pas varié.
(9) Lorsque j'ai dit cela, j'ai énoncé un fait dont on est chaque jour témoin; mais je n'ai pas prétendu exprimer ma propre opinion, comme des géologistes estimables ont paru le croire. Si quelque équivoque dans ma phrase a été la cause de leur erreur, je leur en fais ici mes excuses.
(10) Burnet. Telluris Theoria sacra. Lond. 1681.
(11) Woodward. Essay towards the natural history of the Earth. Lond. 1702.
(12) Scheuchzer. Mém. De l'Acad. 1708.
(13) Whiston. A New Theory of the Earth. Lond. 1708
(14) Leibnitz. Protogaea. Act. Lips. 1683; Gott. 1749.
(15) Telliamed. Amsterd. 1748
(16) Théorie de la terre, 1749; et époques de la nature, 1775
(17) Voyez la Physique de Rodig, p. 106, Leipsig, 1801; et la page 169 du deuxième tome de Telliamed, ainsi qu'une infinité de nouveaux ouvrages allemands. M. de Lamarck est celui qui a développé dans ces derniers temps ce système en France avec le plus de suite et la sagacité la plus soutenue dans son Hydrogéologie et dans sa Philosophie zoologique.
(18) Feu M. Patrin a mis beaucoup d'esprit à soutenir ces idées fantastiques dans plusieurs articles du Nouveau Dictionnaire d'Histoire naturelle.
(19) C'est surtout dans les ourvrages de M. Steffens et de M. Oken qu'il faut voir cette application du panthéisme à la géologie.
(20) M. Delamétherie admet la cristallisation comme cause principale dans sa Géologie.
(21) Hutton et Playfair: Illustrations of the Huttoniain Theory of the Earth. Edimb. 1802.
(22) Lamanon, en divers endroits du Journal de Physique, d'après Michaëlis et plusieurs autres.
(23) Dolomieu, ibid.
(24) MM. De Marshall: Recherches sur l'origine et le développement de l'ordre actuel du Monde. Giessen, 1802.
(25) M. Bertrand: Renouvellement pèriodique des Continens terrestres. Hambourg, 1799.
(26) Mon ouvrage a prouvé en effet à quel point cette matière était encore neuve lorsque je l'ai commencé, malgré les excellens travaux des Camper, des Pallas, des Blumenbach, des Merk, des Soemmerring, des Rosenmüller, des Fischer, des Faujas, des Home, et des autres savans dont j'ai eu le plus grand soin de citer les ouvrages dans ceux de mes chapitres auxquels ils se rapportent.
(27) Voyez dans le tome 1er. de mes Recherches le chapitre des éléphans.
(28) Voyez dans le tome II, première partie, le chapitre des Rhinocéros.
(29) Voyez mon chapitre de l'Hippopotame dans le tome Ier. des Recherches.
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Hist. Anim., lib. II, cap. I.
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Jul. Capitol., Gord. III, cap. XXIII.
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Celle que le soudan d'égypte envoya à Laurent de Médicis, et qui est peinte dans les fresques de Poggio-Cajano.
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Voyez Pline, lib. VIII, cap. XXXII; et surtout Ælien, lib. VII, cap. V.
(34) Ælian., Anim., V, 27.
(35) Pline, lib. VIII, cap. XV, et lib XI, cap. XXXVII.
(36) Ælian., Anim., XIV, 14.
(37) Opp., Cyneg., II, V. 445 et suiv.
(38) Pline, lib. VIII, cap. XXI.
(39) Voyez le grand ouvrage sur l'égypte, Antiq., IV, pl. XLIX et pl. LXVI.
(40) Ælian., Anim., XV, 14.
(41) Idem, III, 34.
(42) Arist. Hist. An., lib. II, cap. 5.
(43) Ælian., II, 53.
(44) Idem, II, 20.
(45) Idem, XV, 24.
(46) Idem, ibid.
(47) Idem, Anim., III, 3.
(48) Idem, IV, 32.
(49) Voyez dans mes Recherches, tome IV, le chapitre des Cerfs et celui des Bufs.
(50) Buffon ayant lu dans Du Fouilloux un passage tronqué de Gaston-Phébus, comte de Foix, où ce prince décrit la chasse du renne, avait imaginé qu'au temps de Gaston cet animal vivait dans les Pyrénées; et les éditions imprimées de Gaston étaient si fautives, qu'il était difficile de savoir au juste ce que cet auteur avait voulu dire; mais ayant recouru à son manuscrit original, qui est conservé à la Bibliothéque du Roi, j'ai constaté que c'était en Xuedenet en Nourvègue (en Suède et en Norvége) qu'il disait avoir vu et chassé des rennes.
(51) Athénée, lib. V.
(52) Il n'y a d'erreur qu'un ongle de trop au pied de derrière. Auguste en avait montré trente-six. Dion, lib. LV.
(53) Caracalla en tua un dans le cirque. Dion, lib. LXXVII, Conf. Gisb. Cuperi de Eleph. In nummis obviis, ex. II, cap VII.
(54) Voyez Lichtenstein: Comment. De Simiarum quotquot veteribus innotuerunt formis. Hamburg. 1791
(55) La gerboise est gravée sur les médailles de
Cyrène, et indiquée par Aristote sous le nom de
Rat à deux pieds.
(56) Plin., VIII, 31; Arist., lib. II, cap. XI; Phot., bibl.,
art. 72; Ctes., Indic.; Ælian., Anim., IV, 21.
(57) Ælian., Anim., IV, 27.
(58) Idem, XVI, 20; Photius, bibl., art. 72; Ctes., Indic.
(59) Voyez Corneille Lebrun, Voyage en Moscovie, en Perse et aux
Indes, t. II; et l'ouvrage allemand de M. Heeren, sur le commerce
des anciens.
(60) Photius, Bibl., art. 250; Agatharchid., Excerpt. Hist., cap.
XXXIX; Ælian., Anim., XVII, 45; Plin., VIII, 21.
(61) J'ai même vue, dans le cabinet de feu M. Adrien Camper,
un squelette d'hyène où plusieurs des vertèbres
du cou étaient soudées ensemble. Il est probable
que c'est quelque individu semblable qui aura fait attribuer en
général ce caractère à toutes les
hyènes. Cet animal doit être plus sujet que d'autres
à cause de la force prodigieuse des muscles de son cou
et de l'usage fréquent qu'il en fait. Quand l'hyène
a saisi quelque chose, il est plus aisé de l'attirer toute
entière que de lui arracher ce qu'elle tient; et c'est
ce qui en a fait pour les Arabes l'emblème de l'opiniâtre
invincible.
(62) Il ne change pas de sexe; mais il a au périnée
un orifice qui a pu le faire croire hermaphrodite.
(63) Arist., Anim., II, I, III, I; Plin., XI, 46.
(64) Hérod., IV, 192.
(65) Oppien, Cyneg., II, vers. 55.
(66) Plin., VIII, 53.
(67) Philostorge, III, II.
(68) Plin., VIII, 21.
(69) Onésicrite, ap. Strab., lib. XV; Ælian., Anim.,
XIII, 42.
(70) Plin., VIII, 31.
(71) Barrow: Voyage au Cap, trad. Fr., II, 178.
(72) Oppien., Cyneg., lib. II, v. 468 et 471.
(73) De An., lib. XV, cap. 14.
(74) Æelian., Anim., IV, 52; Photius, Bibl., p. 134.
(75) Je ne prétends point par cette remarque, ainsi que
je l'ai déjà dit plus haut, diminuer le mérite
des observations de MM. Camper, Pallas, Blumenbach, Soemmering,
Merk, Faujas, Rosenmüller, Home, etc.; mais leurs travaux
estimables, qui m'ont été fort utiles, et que je
cite partout, ne sont que partiels, et plusieurs de ces travaux
n'ont été publié que depuis les premières
éditions de ce discours.
(76) Voyez le Mémoire de mon frère sur les variétés
des chiens, qui est inséré dans les Annales du Muséum
d'histoire naturelle. Ce travail a été exécuté
à ma prière avec les squelettes que j'ai fait préparer
exprès de toutes les variétés de chien.
(77) La première image que l'on en ait d'après nature
est dans la Description de la Ménagerie, par mon frère:
on le voit parfaitement représenté, Descrip. de
l'égypte. Antiq., tome IV, planche XLIX.
(78) Voyez le Journal de Marseille et des Bouches-du-Rhône,
des 27 sept., 25 oct. et 1er Nov. 1820.
(79) Je m'en suis assuré par les dessins que m'en a envoyés
M. Cottard, professeur au collège de Marseille.
(80) Ces squelettes plus ou moins mutilés se trouvent près
du port du Moule, à la côte nord-ouest de la grande
terre de la Guadeloupe, dans une espèce de glacis appuyé
contre les bords escarpés de l'île, que l'eau recouvre
en grande partie à la haute mer, et qui n'est qu'un tuf
formé et journellement accru par les débris très-menu
de coquillages et de coraux que les vagues détachent des
rochers, et dont l'amas prend une grande cohésion dans
les endroits qui sont plus souvent à sec. On reconnaît
à la loupe que plusieurs de ces fragmens ont la même
teinte rouge qu'une partie des coraux contenus dans les récifs
de l'île. Ces sortes de formations sont communes dans tout
l'Archipel des Antilles, où les nègres les connaissent
sous le nom de Maçonne-bon-dieu. Leur accroissement
est d'autant plus rapide, que le mouvement des eaux est plus violent.
Elles ont étendu la plaine des Cayes à Saint-Domingue,
dont la situation a quelque analogie avec la place du Moule, et
l'on y trouve quelquefois des débris de vases et d'autres
ouvrages humains à vingt pieds de profondeur. On a fait
mille conjectures, et même imaginé des événemens
pour expliquer ces squelettes de la Guadeloupe; mais, d'après
toutes ces circonstances, M. Moreau de Jonnès, correspondant
de l'Académie des Sciences, qui a été sur
les lieux, et à qui je dois tout le détail ci-dessus,
pense que ce sont simplement des cadavres de personnes qui ont
péri dans quelque naufrage. Ils furent découverts
en 1805 par M. Manuel Cortès y Campomanès, alors
officier d'état major, de service dans la colonie. Le général
Ernouf, gouverneur, en fit extraire un avec beaucoup de peine,
auquel il manquait la tête et presque toutes les extrémités
supérieures: on l'avait déposé à la
Guadeloupe, et on attendait d'en avoir un plus complet pour les
envoyer ensemble à Paris, lorsque l'île fut prise
par les Anglais. L'amiral Cochrane ayant trouvé ce squelette
au quartier général, l'envoya à l'amirauté
anglaise, qui l'offrit au Muséum britannique. Il est encore
dans cette collection où M. Koenig, conservateur de la
partie minéralogique, l'a décrit pour les Trans.
phil. de 1814, et où je l'ai vu en 1818. M. Koenig fait
observer que la pierre où il est engagé n'a point
été taillée, mais qu'elle semble avoir été
simplement insérée, comme un noyau distinct, dans
la masse environnante. Le squelette y est tellement superficielle,
qu'on a dû s'apercevoir de sa présence à la
saillie de quelques-uns de ses os. Ils contiennent encore des
parties animales et tout leur phosphate de chaux. La gangue, toute
formée de parcelles de coraux et de pierre calcaire compacte,
se dissout promptement dans l'acide nitrique. M. Koenig y a reconnu
des fragmens de millepora miniacea, de quelques madrépores,
et de coquilles qu'il compare à l'hélix acuta et
au turbo pica. Plus nouvellement, le général Donzelot
a fait extraire un autre de ces squelettes que l'on voit au Cabinet
du Roi, et dont nous donnons la figure, planche I. C'est un corps
qui a les genoux reployés. Il y reste quelque peu de la
mâchoire supérieure, la moitié de l'inférieure,
presque tout un côté du tronc et du bassin, et une
grande partie de l'extrémité supérieure et
de l'extrémité inférieure gauches. La gangue
est sensiblement un travertin dans lequel sont enfouies des coquilles
de la mer voisine, et des coquilles terrestres qui vivent encore
aujourd'hui dans l'île, nommément le bulimus guadalupensis
de Férussac.
(81) Voyez le Traité des Pétrifications de M. de
Schlotheim. Gotha, 1820, page 57; et sa lettre dans l'Isis de
1820, huitième cahier, supplément no. 6.
(82) Il n'est pas sans doute nécessaire que je parle de
ces fragmens de grès dont on a cherché à
faire quelque bruit l'année dernière (1824), où
l'on prétendait voir un homme et un cheval pétrifiés.
Cette seule circonstance, que c'était d'un homme et d'un
cheval avec leur chair et leur peau qu'ils devaient offrir la
représentation, aurati dû faire comprendre à
tout le monde qu'il ne pouvait s'agir que d'un jeu de la nature
et non d'une pétrification véritable.
(83) Feu Fourcroy en a donné une analyse. (Annales du Muséum,
tome X, page 1).
(84) Journal de Physique, tome XLII, pag. 40 et suiv.
(85) Hérod. Euterpe, V et XV.
(86) Arist., Meteor., lib I, cap. XIV.
(87) Demaillet. Description de l'égypte, pag. 102 et 103.
(88) Hérod. Euterpe, XIII
(89) Voyez les Observations sur la vallée d'égypte
et sur l'exhaussement séculaire du sol qui la recouvre,
par M. Girard (grand ouvr. sur l'égypte, ét. mod.
Mém., tome II, page 343). Sur quoi nous ferons encore remarquer
que Dolomieu, Shaw, et d'autres auteurs respectables, estimaient
ces élévations séculaires beaucoup plus haut
que M. Girard. Il est fâcheux que nulle part on n'ait essaé
d'examiner quelle épaisseur ont ces terrains au-dessus
du sol primitif, au-dessus du roc naturel.
(90) Voyez le Mémoire de M. Forfait, sur les lagunes de
Venise. (Mém. de la Classe physique de l'Institut, tome
V, page 213.)
(91) Extrait des Recherces de M. de Prony, sur le Système
hydraulique de l'Italie.
Déplacement de la partie du rivage de l'Adriatique occupée
par les bouches du Pô
La partie du rivage de l'Adriatique, comprise entre les extrémités
méridionales du lac ou des lagunes de Comachioet
des lagunes de Venise, a subi, depuis les temps antiques, des
changemens considérables, attestés par les témoignages
des auteurs les plus dignes de foi, et que l'état actuel
du sol, dans les pays situés près de ce rivage,
ne permet pas de révoquer en doubte; mais il est impossible
de donner, sur les progrès successifs de ces changemens,
des détails exacts, et surtout des mesures précises
pour des époques antérieures au douzième
siècle de notre ère.
On est cependant assuré que la ville de Hatria,
actuellement Adria, était autrefois sur les bords
de la mer; et voilà un point fixe et connu du rivage primitif,
dont la plus courte distance au rivage actuel, pris à l'embouchure
de l'Adige, est de vingt-cinq mille mètres (On verra bientôt
que la pointe du promontoire d'alluvions, formée par le
Pô, est plus avancée dans la mer de dix mille mètres
que embouchure de l'Adige). Les habitans de cette ville ont, sur
son antiquité, des prétentions exagérées
en bien des points; mais on ne peut nier qu'elle ne soit une des
plus anciennes de l'Italie: elle a donné son nom à
la mer qui baigna ses murs. On a reconnu, par quelques fouilles
faites dans son intérieur et dans ses environs, l'existence
d'une couche de terre parsemée de débris de poteries
étrusques, sans mélange d'aucun ouvrage de fabrique
romaine: l'étrusque et le romain se trouvent mêlés
dans une couche supérieure, sur laquelle on a découvert
les vestiges d'un théâtre; l'une et l'autre couche
sont fort abaissées au-dessous du sol actuel; et j'ai vu
à Adria des collections curieuses, où les monumens
qu'elles renferment sont classés et séparés.
Le prince vice-roi, à qui je fis observer, il y a quelques
années, combien il serait intérassant pour l'histoire
et la géologie de s'occuper en grand du travail des fouilles
d'Adria, et de déterminer les hauteurs par rapport à
la mer, tant du sol primitif que des couches successives d'alluvions,
goûta fort mes idées à cet égard: j'ignore
si mes propositions ont eu quelque suite.
En suivant le rivage, à partir d'Hatria, qui était
située dans le fond d'un petit golfe, on trouvait au sud
un rameau de l'Athesis´(l'Adige), et les Fosses
Philistines, dont la trace répond à celle que
pourraient avoir le Mincio et le Tartaro réunis, si le
Pô coulait encore au sud de Ferrare; puis venait le Delta
Venetum, qui paraît avoir occupé la place où
se trouve le lac ou la lagune de Commachio. Ce Delta était
traversé par sept bouches de l'Eridanus, autrement
Vadis, Padusou Podincus, qui avait sur sa rive
gauche, au point de diramation de ces bouches, la ville de Trigopolis,
dont la position doit être peu éloignée de
celle de Ferrare. Sept lacs renfermés dans le Delta prenaient
le nom de Septem Maria, et Hatriaest quelquefois
appelée Urbs Septem Marium.
En remontant le rivage du côté du nord, à
partir d'Hatria, on trouvait l'embouchure principale de
l'Athesis, appelée aussi Fossa Philistina,
puis, l'Æstuarium Altini, mer intérieure,
séparée de la grande par une ligne d'îlots,
au milieu de laquelle se trouvait un petit archipel d'autres îlots,
appelé Rialtum; c'est sur ce petit archipel qu'est
maintenant située Venise: l'Æestuarium Altini
est la lagune de Venise qui ne communique plus avec la mer
que par cinq passes, les îlots ayant été réunis
pour former une digue contine.
A l'est des lagunes et au nord de la ville d'Estese trouvent
les monts Euganéens, formant, au milieu d'une vaste
plaine d'alluvions, un groupe isolé et remarquable de pitons,
dans les environs duquel on place le lieu de la fameuse chute
de Phaéton. Quelques auteurs prétendent que des
masses énormes de matières enflammées, lancées
par des explosions volcaniques dans les bouches de l'éridan,
ont donné lieu à cette fable. Il est bien vrai qu'on
trouve aux environs de Padone et de Vérone beaucoup de
produits volcaniques.
Les renseignemens que j'ai recueillis sur le gisment de la côte
de l'Adriatique aux bouches du Pô, commencent au douzième
siècle à avoir quelque précision: à
cette époque toutes les eaux du Pô coulaient au sud
de Ferrare dans le Pô di Volanoet le Pô
di Primaro, diramations qui embrassaient l'espace occupé
par la lagune de Commachio. Les deux bouches dans lesquelles
le Pô a ensuite fait une irruption au nord de Ferrare, se
nommaient, l'une, fiume di Corbola, ou di Longola,
ou del Mazorno; l'autre, fiume Toi. La première,
qui était la plus septentrionale, recevait près
de la mer le Tartaroou canal Bianco: la seconde
était grossie à Ariano par une dérivation
du Pô, appelée fiume Goro.
Le rivage de la mer était dirigé sensiblement du
sud au nord, à une distance de dix ou onze mille mètres
du méridien d'Adria; il passait au point où se trouve
maintenant l'angle occidental de l'enceinte de la Mesola,
et Loreo, au nord de la Mesola, n'en était distant
que d'environ deux cents mètres.
Vers le milieu du douzième siècle les grandes eaux
du Pô passèrent au travers des digues qui les soutenaient
du côté de leur rive gauche, près de la petite
ville de Ficarolo, située à dix-neuf mètres
au nord-ouest de Ferrare, se répandirent dans la partie
septentrionale du territoire de Ferrare et dans la polésine
de Rovigo, et coulèrent dans les deux canaux ci-dessus
mentionnés de Mazerno et do Toi. Il paraît bien constaté
que le travail des hommes a beaucoup contribueé a cette
diversion des eaux du Pô: les historiens qui ont parlé
de ce fait remarquable, ne diffèrent entre eux que par
quelques détails. La tendence du fleuve à suivre
les nouvelles routes qu'on lui avait tracées, devenant
de jour en jour plus énergique, ses deux branches du Volano
et du Primaros'appauvirent rapidement, et furent, en moins
d'un siècle, réduites à peu près à
l'état où elles sont aujourd'hui. Le régime
du flueve s'établissait entre l'embouchure de l'Adige et
le point appelé aujourd'hui Porto di Goro; les deux
canaux dont il s'était d'abord emparé étant
devenus insuffisans, il s'en creusa de nouveaux; et au commencement
du dix-septième siècle sa bouch principale, appelée
Sbocco di Tramontana, se trouvant très rapprochée
de l'embouchure de l'Adige, ce voisinage alarma les Vénitiens,
qui creusèrent, en 1604, le nouveau lit appelé Taglio
di Porto Viro ou Po delle Fornaci, au moyen duquel
la Bocca Maestrase trouva écartée de l'Adige
du côté du midi.
Pendant les quatre siècles écoulés depuis
la fin du douzième jusau'à la fin du seizième,
les alluvions du Pô ont gagné sur la mer une étendue
considérable. La bouche du nord, celle qui s'était
emparée du canal de Mazorno, et formait le Ramo di Tramontana,
était, en 1600, éloignée de vingt mille mètres
du méridien d'Adria; et la bouche du sud, celle qui avait
envahi le canal Toi, était à la même époque
à dix-sept mille mètres de ce méridien; ainsi
le rivage se trouvait reculé de neuf ou dix mille mètres
au nord, et de six ou sept mille mètres au midi. Entre
les deux bouches dont je viens de parler, se trouvait une anse
ou partie du rivage moins avancée, qu'on appelait Sacca
di Goro.
Les grands travaux de diguement du fleuve, et une partie considérable
des défrichemens des revers méridionaux des Alpes,
ont eu lieu dans cet intervalle du treizième au dix-septième
siècle.
Le Taglio di Porto Viro détermina la marche des alluvions
dans l'axe du vaste promontoire que forment actuellement les bouches
du Pô. A mesure que les issues à la mer s'éloignaient,
la quantité annuelle de dépôts s'accroissait
dans une proportion effrayante, tant par la diminution de la pente
des eaux (suite nécessaire de l'allongement du lit), que
par l'emprisonnement de ces eaux entre des digues, et par la facilité
que les défrichemens donnaient aux torrens affluens pour
entraîner dans la plaine le sol des montagnes. Bientôt
l'anse de Sacca di Goro fut comblée, et les deux promontoires
formés par les deux premières bouches se réunirent
en un seul, dont la pointe actuelle se trouve à trente-deux
ou trente-trois mille mètres du méridien d'Adria;
en sorte que, pendant deux siècles, les bouches du Pô
ont gagné environ quatorze mille mètres sur la mer.
Il résulte des faits dont je viens de donner un exposé
rapide, 1. Qu'à des époques antiques, dont la date
précise ne peut pas être assignée, la mer
Adriatique baignait les murs d'Adria. 2. Qu'au douzième
siècle, avant qu'on eût ouvert à Ficarolo
une route aux eaux du Pô sur leur rive gauche, le rivage
de la mer s'était éloigné d'Adria de neuf
à dix mille mètres. 3. Que les pointes des promontoires
formés par les deux principales bouches du Pô se
trouvaient, en l'an 1600, avant le Taglio di Porto Viro, à
une distance moyenne de dix-huit mille cinq cents mètres
d'Adria, ce qui, depuis l'an 1200, donne une marche d'alluvions
de vingt-cinq mètres par an. 4. Que la pointe du promontoire
unique, formé par les bouches actuelles, est éloignée
de trente-deux our trente-trois mille mètres du méridien
d'Adria; d'où on conclut une marche moyenne des alluvions
d'environ soixante-dix mètres par an pendant ces deux derniers
siècles, marche qui, rapportée à des époques
peu éloignées, se trouverait être beaucoup
plus rapide. De Prony
(92) Dans différens endroits des deux derniers volumes
de ses Lettres à la reine d'Angleterre.
(93) Melpom., LXXXVI.
(94) Ibid., LVI.
(95) On a aussi voulu attribuer cette diminution supposée
de la mer Noire et de la mer d'Azof à la rupture du Bosphore
qui serait arrivée à l'époque prétendue
du déluge de Deucalion; et cependant, pour établir
le fait lui-même, on s'appuie des diminutions successives
de l'étendue attribuée à ces mers dans Hérodote,
dans Strabon, etc. Mais il est trop évident que si cette
diminution était venue de la rupture du Bosphore, elle
aurait dû être complète long-temps avant Hérodote,
et dès l'époque où l'on place Deucalion.
(96) Voyez la Géographie d'Hérodote de M. Rennel,
p. 56 et suivantes, et une partie de l'ouvrage de M. Dureau de
Lamalle, intitulé Géographie physique de la mer
Noire, etc. Il n'y a aujourd'hui que la très-petite rivière
de Kamennoipost qui puisse représenter le Gerrhus et l'Hypacyris
tels qu'ils sont décrits par Hérodote.
N.B. M. Dureau, page 170, attribue à Hérodote d'avoir
fait déboucher le Borysthène et l'Hypanis dans le
Palus-Méotide; mais Hérodote dit seulement (Melpom.,
LIII) que ces deux fleuves se jettent ensemble dans le même
lac, c'est-à-dire, dans le Liman, comme aujourd'hui. Hérodote
n'y fait pas aller davantage le Gerrhus et l'Hypacyris.
(97) Par exemple, M. Dureau de Lamalle, dans sa Géographie
physique de la mer Noire, cite Aristote (Meteor., I, I, c. 13)
comme "nous apprenant que de son temps il existait encore
plusieurs périodes et périples anciens attestant
qu'il y avait un canal conduisant de la mer Caspienne dans le
Palus Méotide." Or, voici à quoi se réduisent
les paroles d'Aristote à l'endroit cité (édition
de Duval, I, 545, B.): "Du Paropamisus descendent, entre
autres rivières, le Bactrus, le Choaspes et l'Araxe, d'où
le Tanaïs, qui en est une branche, dérive dans le
Palus Méotide." Qui ne voit que ce galimatias, qui
ne se fonde ni sur périples ni sur périodes, n'est
que l'idée étrange des soldats d'Alexandre, qui
prirent le Jaxarte ou Tanaïs de la Transoxiane pour le Don
ou Tanaïs de la Scythie. Arrien et Pline en font la distinction;
mais il paraît qu'elle n'était pas faite du temps
d'Aristote. Et comment vouloir tirer des documens géologiques
de pareils géographes?
(98) Voyez le Rapport sur les Dunes du golfe de Gascogne, par
M. Tassin. Mont-de-Marsan, an X.
(99) Mémoire de M. Bremontier, sur la fixation des dunes.
(100) Tassin, loc cit.
(101) Voyez le Mémoire de M. Bremontier.
(102) Denon, Voyage en égypte.
(103) Nous pouvons citer ici tous les voyageurs qui ont parcouru
la lisière occidentale de l'égypte.
(104) Ces phénomènes sont très-bien exposés
dans les Lettres de M. Deluc à la reine d'Angleterre, aux
endroits où il décrit les tourbières de la
Westphalie; et dans ses Lettres à Lametherie, insérées
dans le Journal de Physique de 1791, etc.; ainsi que dans celles
qu'il a adressées à M. Blumenbach, et que l'on a
imprimées en français, en un volume. Paris, 1798.
On peut y ajouter les détails pleins d'intérêt
qu'il a donné dans ses Voyage géologiques, tome
I, sur les îles de la côte ouest du duché de
Sleswik, et la manière dont elles ont été
réunies, soit entre elles, soit avec le continent, par
des alluvions et des toubières, ainsi que sur les irruptions
qui de temps en temps en ont détruit ou séparé
quelques parties.
Quant aux éboulemens, M. Jameson, dans une note de la traduction
anglaise de ce Discours, en cite un exemple remarquable pris des
roches escarpées dites Salisbury-Craig, près
d'Edimbourg. Bien que d'une hauteur médiocre, leur face
abrupte et verticale n'est point encore cachée par la masse
de débris qui s'accumule à leur pied, et qui cependant
augmente chaque année.
(105) A Cyrus, environ six cent cinquante ans avant Jésus-Christ.
(106) A Ninus, environ deux mille trois cent quarante-huit ans
avant Jésus-Christ, selon Ctésias et ceux qui l'ont
suivi; mais seulement à mille deux cent cinquante selon
Volney, d'après Hérodote.
(107) Hérodote vivait quatre cent quarante ans avant Jésus-Christ.
(108) Cadmus, Phérécyde, Aristée de Proconnèse,
Acusilaüs, Hécatée de Milet, Charon de Lampsaque,
etc. Voyex Vossius, de Histor. Græc., lib. I, et surtout
son quatrième livre.
(109) Les Septante à cinq mille trois cent quarante-cinq;
le texte samaritain à quatre mille huit cent soixante-neuf;
le texte hébreu à quatre mille cent soixante-quatorze.
(110) On sait que les chronologistes varient de plusiers années
sur chacun de ces événemens; mais ces migrations
n'en forment pas moins toutes ensemble le caractère spécial
et bien remarquable du quinzième et du seizième
siècle avant Jésus-Christ.
Ainsi, en suivant seulement les calculs d'Usserius, Cécrops
serait venu d'égypte à Athènes vers 1556
avant Jésus-Christ; Deucalion se serait établi sur
le Parnasse vers 1548; Cadmus serait arrivé de Phénicie
à Thèbes vers 1493; Danaüs serait venu à
Argos vers 1485; Dardanus se serait établi sur l'Hellespont
vers 1449.
Tous ces chefs de nations auraient été à
peu près contemporains de Moïse, dont l'émigration
est de 1491. Voyez d'ailleurs sur le synchronisme de Moïse,
de Danaüs et de Cadmus, Diodore, lib. XI; dans Photius, page
1152.
(111) Tout le monde connaît les généalogies
d'Apollodore, et le parti que feu Clavier a cherché à
en tirer pour rétablir une sorte d'histoire primitive de
la Grèce; mais lorsqu'on a lu les généalogies
des Arabes, celles des Tartares, et toutes celles que nos vieux
moines chroniqueurs avaient imaginées pour les différens
souverains de l'Europe et même pour des particuliers, on
comprend très-bien que des écrivains grecs ont dû
faire pour les premiers temps de leur nation ce qu'on a fait pour
toutes les autres à des époques où la critique
n'éclairait pas l'histoire.
(112) Mille huit cent cinquante-six ou mille huit cent vingt-trois
avant Jésus-Christ, ou d'autres dates encore; mais toujours
environ trois cent cinquante ans avant les principaux colons phéniciens
ou égyptiens.
(113) La date vulgaire d'Ogygès, d'après Acusilaüs,
suivi par Eusèbe, est de mille sept cent quatre-vingt seize
ans avant Jésus-Christ, par conséquent plusieurs
années après Inachus.
(114) Varron plaçait le déluge d'Ogygès,
qu'il appelle le premier déluge, à quatre
cents ans avant Inachus (à priore cataclismo quem Ogygium
dicunt, ad Inachi regnum), et par conséquent à
mille six cents ans avant la première olympiade; ce qui
le porterait à deux mille trois cent soixante-seize ans
avant Jésus-Christ; et le déluge de Noé,
selon le texte hébreu, est de deux mille trois cent quarante-neuf:
ce n'est que vingt-sept ans de différence. Ce témoignage
de Varron est rapporté par Censorin, de Die natali,
cap. XXI. A la vérité, Censorin n'écrivait
qu'en deux cent trente-huit de Jésus-Christ, et il paraît,
d'après Jules Africain, ap. Euseb., Præp. cv, qu'Acusilaüs,
le premier auteur qui plaçait un déluge sous le
règne d'Ogygès, faisait ce prince contemporain de
Phoronée, ce qui l'aurait beaucoup rapproché de
la première olympiade. Jules Africain ne met que mille
vingt ans d'intervalle entre les deux époques; et il y
a même dans Censorin un passage conforme à cette
opinion; aussi quelques-uns veulent-ils lire dans celui de Varron,
que nous venons de citer d'après Censorin, erogitium
au lieu d'Ogygium. Mais qu'est-ce qu'un cataclisme érogitien
dont personne n'a jamais parlé.
(115) Homère ni Hésiode n'ont rien su du déluge
de Deucalion, non plus que de celui d'Ogygès.
Le premier auteur subsistant où l'on trouve la mention
du premier est Pindare (Od. Olymp. IX). Il fait aborder Deucalion
sur le Parnasse, s'établir dans la ville de Protogénie
(première naissance), et y recréer son peuple avec
des pierres; en un mot, il rapporte déjà, mais en
l'appliquant à une nation seulement, la fable généralisée
depuis par Ovide à tout le genre humain.
Les premiers historiens postérieurs à Pindare (Hérodote,
Thucydide et Xénophon), ne font mention d'aucun déluge,
ni du temps d'Ogygès, ni du temps de Deucalion, bien qu'ils
parlent de celui-ci comme de l'un des premiers rois des Hellènes.
Platon, dans le Timée, ne dit que quelques mots du déluge,
ainsi que de Deucalion et de Pyrrha, pour commencer le récit
de la grande catastrophe qui, selon les prêtres de Saïs,
détruisit l'Atlantide; mais dans ce peu de mots il parle
du déluge au singulier, comme si c'était le seul:
il dit même expressément plus loin que les Grecs
n'en connaissent qu'un. Il place le nom de Deucalion immédiatement
après celui de Phoronée, le premier des hommes,
sans faire mention d'Ogygès: ainsi, pour lui, c'est encore
un événement général, un vrai déluge
universel, et le seul qui soit arrivé. Il le regardait
donc comme identique avec celui d'Ogygès.
Aristote (Meteor., I, 14) semble le premier n'avoir considéré
ce déluge que comme une inondation locale qu'il place près
de Dodone et du fleuve Achéloüs, mais près
de l'Achéloüs et de la Dodone de Thessalie.
Dans Apollodore (Biblil. I, 7), le déluge de Deucalion
reprend tout sa grandeur et son caractère mythologique:
il arrive à l'époque du passage de l'âge d'airain
à l'âge de fer. Deucalion est le fils du titan Prométhée,
du fabricateur de l'homme; il crée de nouveau le genre
humain avec des pierres; et cependant Atlas, son oncle, Phoronée,
qui vivait avant lui, et plusieurs autres personnages antérieurs
conservent de longues postérités.
A mesure que l'on avance vers des auteurs plus récens,
il s'y ajoute des circonstance de détail qui ressemblent
davantage à celles que rapporte Moïse.
Ainsi Apollodore donne à Deucalion un coffre pour moyen
de salut; Plutarque parle des colombes par lesquelles il cherchait
à savoir si les eaux s'étaient retirées,
et Lucien des animaux de toute espèce qu'il avait embarqués
avec lui, etc.
Quant à la combinaison de traditions et d'hypothèses
de laquelle on a récemment cherché à conclure
que la rupture du Bosphore de Thrace a été la cause
du déluge de Deucalion, et même de l'ouverture des
colonnes d'Hercule, en faisant décharger dans l'Archipel
les eaux du Pont-Euxin, auparavant beaucoup plus élevées
et plus étendues qu'ells ne l'ont été depuis
cet événement, il n'est plus nécessaire de
s'en occuper en détail, depuis qu'il a été
constaté, par les observations de M. Olivier, que si la
mer Noire eût été aussi haute qu'on le suppose,
elle aurait trouvé plusieurs ecoulemens par des cols et
des plaines moins élevées que les bords actuels
du Bosphore; et par celle de M. le comte Andréossy, que
fût-elle tombée un jour subitement en cascade par
ce nouveau passage, la petite quantité d'eau qui aurait
pu s'écouler à la fois par une ouverture si étroite,
non-seulement se serait répandue sur i'immense étendue
de la Méditerranée sans y occasioner une marée
de quelques toises, mais que la simple inclinaison naturelle nécessaire
à l'ecoulement des eaux aurait réduit à rien
leur excédent de hauteur sur les bords de l'Attique.
Voyez au reste sur ce sujet la note que j'ai publiée en
tête du troisième volume de l'Ovide, de la collection
de M. Lemaire.
(116) Denys d'Halicarnassse, Antiq. Rom., lib. I, cap. LXI.
(117) Diodore de Sicile, lib. V, cap. XLVII.
(118) étienne de Byzance, voce Iconium; Zénodote,
Prov., cent. VI, n. 10; et Suidas, voce Nannacus.
(119) Lucian, de Deâ Syrâ.
(120) Arnobe. Contra Gent., lib. V, p. m. 158, parle même
d'un rocher de Phrygie, d'où l'on prétendait que
Deucalion et Pyrrha avaient pris leurs pierres.
(121) Cette ressemblance des institutions va au point qu'il est
très-naturel de leur supposer une origine commune. On ne
doit pas oublier que beaucoup d'anciens auteurs ont pensé
que les institutions égyptiennes venaient de l'éthiopie,
et que le Syncelle, page 151, nous dit positivement que les éthiopiens
étaient venus des bords de l'Indus du temps du roi Amenophtis.
(122) Voyez Polier, Mythologie des Indous, tome I, pages 89 et
91.
(123) Voyez le grand travail de M. Wilfort, sur la chronolgie
des rois de Magadha, empereurs de l'Inde, et sur les époques
de Vicramaditjya (ou Bikermadjit), et de Salivahanna. Mém.
De Calcutta, tome IX, in-8., page 82.
(124) Voyez Johnes. Sur la chronolgie des Indous, Mém.
De Calcutta, édition in-8., tome II, page 111; traduction
française, page 164. Voyez aussi Wilfort sur ce même
sujet, ibid, tome V, page 241, et les listes qu'il donne
dans son travail cité plus haut, tome IX, page 116.
(125) Wilfort, Mém. de Calcutta, in-8., tome IX, p. 133.
(126) Dans l'Ayeen-Achery, tome II, page 138 de la traduction
anglaise. Voyez aussi Heeren, Commerce des Anciens, premier volume,
deuxième partie, page 329.
(127) Voyez Bentley, sur les systèmes astronomiques des
Indous, et leur liaison avec l'histoire, Mém. de Calcutta,
tome VIII, page 243 de l'édition in-8.
(128) Voyez le Mémoire de M. Colebrocke sur les Vedas,
Mém. de Calcutta, tome VIII de l'édition in-8.,
page 493.
(129) Megasthenes apud Strabon., lib. XV, p. 709. Almel.
(130) Celle qui a donné naissance à l'âge
présent ou cali yug (l'âge de terre): elle
remonte à quatre mille neuf cent vingt-sept (trois mille
cent deux ans avant Jésus-Christ). Voyez Legentil, voyage
aux Indes, tome I, page 235; Bentley, Mém. de Calcutta
tome VIII de l'édition in-8., page 212. Ce n'est que cinquante-neuf
ans plus haut que le déluge de Noé, selon le texte
samaritain.
(131) Le personnage de Satyavrata y joue le même rôle
que Noé: il s'y sauve avec sept couples de saints. Voyez
Will. Johnes, Mém. de Calcutta, tome I in-8., page 230,
et traduction française in-4., page 170; et dans le Bagavadam
(ou Bagvata), traduction de Fouché d'Obsonville, page 212.
(132) Cala-Javana, ou dans le langage familier Cal-Yun, à
qui ses partisans peuvent avoir donné l'épithète
de deva, deo(dieu), ayant attaqué Khrishna
(l'Apollon des Indiens) à la tête des peuples septentrionaux
(des Scythes, tel qu'était Deucalion selon Lucien), fut
repoussé par le feu et par l'eau. Son père Garga
avait pour l'un de ses surnoms Pramathesa(Prométhée);
et selon une autre légende, il est dévoré
par l'aigle Garuda. Ces détails ont été extraits
par M. Wilfort (dans son Mémoire sur le mont Caucase, parmi
ceux de Calcutta, tome VI de l'édition in-8., page 507)
du drama sanscrit intitulé Hari-Vansa. M. Charles Ritter,
dans son Vestiblue de l'histoire européenne avant Hérodote,
en conclut que toute la fable de Deucalion était d'origine
étrangère, et avait été apportée
en Grèce avec les autres légendes de cette partie
du culte grec qui était venue par le Nord, et qui avait
précédé les colons égyptiens et phéniciens.
Mais s'il est vrai que les constellations de la sphère
indienne ont aussi des noms de personnages greces; qu'on y voit
Andromède sous le nom d'Antarmadia, Cephée
sous celui de Capiia, etc., on sera peut-être tenté
d'en tirer, avec M. Wilfort, une conclusion entièrement
inverse. Malheureusement on commence à douter beaucoup,
parmi les savans, de l'authenticité des documens allégués
par cet écrivain.
(133) Bentley. Mém. de Calcutta, tome VIII, page 226 de
l'édition in-8., note.
(134) Voyez le Timée et le Critias de Platon.
(135) Euterpe, chapitre XCIX et suivans.
(136) Hérodote croyait avoir reconnu des rapports de figure
et de couleur entre les Colchidiens et les égyptiens; mais
il est infiniment plus probable que ses Colchidiens noirs dont
il parle étaient une colonie indienne attirée par
le commerce anciennement établi entre l'Inde et l'Europe,
par l'Oxus, la mer Caspienne et le Phase. Voyez Ritter, Vestibule
de l'histoire ancienne avant Hérodote, chapt. 1.
(137) Euterpe, chapitre CXLIII.
(138) Ibid., CXLIV.
(139) Euterpe, CXLI.
(140) Ibid., CLIX, et dans le quatrième livre des
Rois, chapitre 19, ou dans le deuxième des Paral., chapitre
32.
(141) Syncell., page 40.
(142) Syncell., page 51.
(143) Syncell., pages 91 et suivantes.
(144) Diod. Sic., lib. I, sect. II.
(145) Tacit., Annal., lib II, cap LX.
(146) Pline, lib. XXXVI, cap. VIII, IX, X, XI.
(147) Celle de Ramestès dans Ammien, loc. cit.
(148) Stromat., lib. VI, page 633.
(149) Voyez le Précis du Système hiéroglyphique
des anciens égyptiens, par M. Champollion le jeune, page
245, et sa Lettre à M. le duc de Blacas, page 15 et suivantes.
(150) Ce bas-relief important est gravé dans le Voyage
à Méroë, de M. Caillaud, tome II, planch XXXII.
(151) Syncell., page 59.
(152) Canon., page 353.
(153) Toute l'ancienne mythologie des Bramines se rapporte aux
plaines où coule le Gange, et c'est évidemment là
qu'ils ont fait leurs premiers établissemens.
(154) Les descriptions des anciens monumens chaldéens ressemblent
beaucoup à ce que nous voyone de ceux des Indiens et des
égyptiens; mais ces monumens ne sont pas conservés
de même, parce qu'ils n'étaient construits qu'en
briques séchées au soleil.
(155) Clio, cap. XCV.
(156) Clio, cap. VII
(157) étienne de Byzance au mot Chaldæi.
(158) Josèphe (contre Appion), lib. I, cap. XIX.
(159) Diod. Sic., lib. II.
(160) Josèphe (contre Appion), lib. I, cap. VI; et Strabon,
lib. XV, page 687.
(161) Voyez dans les Mémoires de l'Académie des
Belle-Lettres, tome V, le Mémoire de Fréret sur
l'histoire des Assyriens.
(162) Strabon, lib. XI, page 507.
(163) Syncelle, page 38 et 39.
(164) N. B. Il est très remarquable qu'Hérodote
ne dit avoir vu de monumens de Sésostris qu'en Palestine,
et ne parle de ceux d'Ionie que sur le rapport d'autrui, et en
ajoutant que Sésostris n'est pas nommé dans les
inscriptions, et que ceux qui ont vu ces monumens les attribuent
à Memnon. Voyez Eurerpe, chapitre CVI.
(165) Justin, lib. I, cap. I; Velleius Paterculus, lib. I, cap.
VII.
(166) Voyez Mosis Chorenensis, Histor. Armeniae., lib. I, cap.
I.
(167) Voyez la préface des frères Whiston sur Moïse
de Chorène, page 4.
(168) Zendavesta d'Anquetil, tome II, page 354.
(169) Mazoudi, ap. Sacy. Manuscrits de la Bibliothéque
du Roi, tome VIII, page 161.
(170) Voyez la préface de l'édition du Chouking,
donnée par M. de Guignes.
(171) Chouking, traduction française, page 9.
(172) C'est le Yu-Kong ou le premier chap. de la deuxième
partie du Chouking, pages 43 à 60.
(173) Voyez l'excellent et magnifique ouvrage de M. de Humboldt,
sur les monumens mexicains.
(174) Gemius, contemporain de Cicéron, explique au long
leurs motifs. Voyez l'édition qu'en donne M. Halma à
la suite du Ptolomée, page 43.
(175) Tout ce système est développé par Censorin:
de Die natali, cap. XVIII et XXI.
(176) Ideler. Recherches historiques sur les observations astronomiques
des anciens, traduction de M. Halma, à la suite de son
Canon de Ptolomée, pages 32 et suivantes.
(177) Bainbridge. Canicul.
(178) Petau. Var Diss., lib. V, cap. VI, page 108.
(179) Voyez aussi La Nauze, sur l'année égyptienne,
Académie des belles-lettres, tome XIV, page 346; et le
Mémoire de M. Fourier, dans le grand ouvrage sur l'égypte,
Mém., tome I, page 803.
(180) Petau, loc. cit. M. Ideler affirme que cette rencontre de
lever héliaque de Sirius eut aussi lieu en 2782 avant Jésus-Christ.
(Recherches historiques dans le Ptolomée de M. Halma, tome
IV, page 37). Mais pour l'année julienne 1598 de Jésus-Christ,
qui est aussi la dernière d'une grande année, le
père Petan et M. Ideler diffèrent beaucoup entre
eux. Celui-ci met le lever héliaque de Sirius au 22 juillet;
le premier le place au 19 ou au 20 août.
(181) Voyez, dans le grand ouvrage sur l'égypte, Antiquités,
Mémoires, tome I, page 803, l'ingénieux Mémoire
de M. Fourier, intitulé Recherches sur les science et le
gouvernement de l'égypte.
(182) Ce sont les expression de feu Nouet, astronome de l'expédition
d'égypte. Voyez Volney, Recherches nouvelles sur l'histoire
ancienne, tome III.
(183) Delambre. Abrégé d'Astronomie, page 217; et
dans sa note sur les paranatellons, Histoire de l'Astronomie du
moyen âge, page lij.
(184) Delambre, Rapport sur le Mémoire de M. de Paravey
sur la sphère, dans le tome VIII des nouvelles Annales
des Voyages.
(185) Ideler, loc. cit., page 38.
(186) Voyez Laplace, Système du Monde, troisième
édition, page 17; et Annuaire de 1818.
(187) Voyez sur la grossièreté des déterminations
de la sphère d'Eudoxe, M. Delambre, dans le premier tome
de son Histoire de l'Astronomie ancienne, pages 120 et suivantes.
(188) Voyez le discours préliminaire de l'Histoire de l'Astronomie
du moyen âge, par M. Delambre, pages vij et suivantes.
(189) Euterpe, chapitre IV.
(190) Diog. Laert., lib. I, in Thalet.
(191) Saturnal., lib. I, cap. XV.
(192) Bibl., lib. I, pag. mea 46.
(193) Geogr., page 102.
(194) Voyez, sur la nouveauté probable de cette période,
l'excellente dissertation de M. Biot, dans ses Recherches sur
plusierus points de l'astronomie égyptienne, pages 148
et suivantes.
(195) Voyez M. Delambre, Histoire de l'Astronomie, tome I, page
212. Voyez aussi son analyse de Geminus, ibid., page 211.
Comparez-la avec les Mémoires de M. Ideler, sur l'Astronomie
des Chaldéens, dans le quatrième tome du Ptolomée
de M. Halma, page 166.
(196) Voyez Bailly, Histoire de l'Astronomie anciennne; et M.
Delambre, dans son ouvrage sur le même sujet, tome I, page
3.
(197) Voyez Laplace, Exposé du Système du Monde,
page 330; et le Mémoire de M. Davis, sur les calculs astronomiques
des Indiens, Mém. de Calcutta, tome II, page 225 de l'édition
in-8.
(198) Voyez les Mémoires de M. Bentley sur l'antiquité
du Surrya Sidhanta, Mém. de Calcutta, tome VI, page 540;
et sur les systèmes astonomiques des Indiens, ibid.,
tome VIII, page 195 de l'édition in-8.
(199) Mémoires encore manuscrits de M. de Paravey, sur
la sphère de la Haute-Asie.
(200) Voyez le traité approfoni sur l'astronoie des Indiens
dans l'Histoire de l'Astronomie ancienne de M. Delambre, tome
I, pages 400 à 556.
(201) Voyez le Mémoire de sir Will. Johnes sur l'antiquité
du zodiaque indien, Mém. de Calcutta, tome II, page 289
de l'édition in-8., et dans la traduction française,
tome II, page 332.
(202) Voici les propres paroles de M. Wilfort, dans son Mémoire
sur les témoignages des anciens livres indous touchant
l'égypte et le Nil, Mémoires de Calcutta, tome III,
page 433 de l'édition in-8.:
"Ayant demandé à mon pandit, qui est un savant
astronome, de me désigner dans le ciel la constellation
d'Antarmada, il me dirigea aussitôt sur Andromède,
que j'avais eu soin de ne pas lui montrer comme un astérisme
qui me serait connu. Il m'apporta ensuite un livre très-rare
et très-curieux, en sanscrit, où se trouvait un
chapitre particulier sur les Upanacshatras ou constellations extra-zodiacles,
avec des dessins de Capéya, de Câsyapè assise,
tenant une fleur de lotus à la main, d'Antarmada enchaînée
avec le poisson près d'elle, et de Pârasica tenant
la tête d'un monstre qu'il avait tué, dégouttant
de sang et avec des serpens pour cheveux".
Qui ne reconnaîtrait là Persée, Céphée
et Cassiopée? Mais n'oublions pas que ce pandit de M. Wilfort
est devenu bien suspect.
(203) Chouking, pages 6 et 7.
(204) Chouking, pages 66 et suivantes.
(205) Voyez dans la Connaissance des Temps de 1809, page 382,
et dans l'Histoire de l'Astronomie ancienne de M. Delambre, tome
I, page 391, l'extrait d'un Mémoire du P. Gaubil sur les
observations des Chinois.
(206) Le traducteur anglais de ce discour cite, à ce sujet,
l'example du célèbre James Ferguson, qui était
berger dans son enfance, et qui, en gardant les troupeaux pendant
la nuit, eut de lui-même l'idée de se faire une carte
céleste, et la dessina peut-être mieux qu'aucun astronome
chaldéen. On raconte quelque chose d'assez semblable de
Jamerey Duval.
(207) Ainsi à Dendera (l'ancienne Tentyris), ville au-dessous
de Thèbes, dans le portique du grand temple dont l'entrée
regarde le nord (Voyez le grand ouvrage sur l'égypte, Antiquités,
vol. IV, pl. XX), on voit au plafond les signes du zodiaque marchant
sur deux bandes, dont l'une est le long du côté oriental
et l'autre du côté opposé: elles sont embrassées
chacune par une figure de femme aussi longue qu'elle, dont les
pieds sont vers l'entrée, la tête et les bras vers
le fond du portique: par conséquent les pieds sont au nord
et les têtes au sud.
Le lion est en tête de la bande qui est à l'occident;
il se dirige vers le nord ou vers les pieds de la figure de femme,
et il a lui-même les pieds vers le mur oriental. La vierge,
la balance, le scorpion, le sagittaire et le capricorne le suivent,
marchant sur une même ligne. Ce dernier se trouve vers le
fond du portique et près des mains et de la tête
de la grande figure de femme. Les signes de la bande orientale
commencent à l'extrémité où ceux de
l'autre bande finissent, et se dirigent par conséquent
vers le fond du portique ou vers les bras de la grande figure.
Ils ont les pieds vers le mur latéral de leur côté,
et les têtes en sens contraires de celles de la bande opposée.
Le verseau marche le premier suivi des poissons, du belier, du
taureau, des gémeaux. Le dernier de la série, qui
est le cancer ou plutôt le scarabé, car c'est par
cet insecte que le cancer des Grecs est remplacé dans les
zodiaques d'égypte, est jeté de côté
sur les jambes de la grande figure. A la place qu'il aurait dû
occuper est un globe posé sur le sommet d'une pyramide
composée de petits triangles qui représentent des
espèces de rayons, et devant la base de laquelle est une
grande tête de femme avec deux petites cornes. Un second
scarabé est placé de côté et en travers
sur la première bande, dans l'angle que les pieds de la
grande figure forment avec le corps et en avant de l'espace où
marche le lion, lequel est up peu en arrière. A l'autre
bout de cette même bande le capricorne est très-près
au fond ou des bras de la grande figure, et sur la bande à
gauche le verseau en est assez éloigné: cependant
le capricorne n'est pas répété comme le cancer.
La division de ce zodiaque, dès l'entrée, se fait
donc entre le lion et le cancer; ou si l'on pense que la répétiton
du scarabé marque une divison du signe, elle a lieu dans
le cancer lui-même; mais celle du fond se fait entre le
capricorne et le verseau.
Dans une des salles intérieures du même temple était
un planisphère circulaire inscrit dans un carré,
celui-là même qui a été apporté
à Paris par M. Lelorrain, et que l'on voit à la
Bibliothéque du Roi. On y remarque aussi les signes du
zodiaque parmi beaucoup d'autres figures qui paraissent représenter
des constellations (Voyez le grand ouvrage sur l'égypte,
Antiquités, vol. IV, pl. XXI).
Le lion y répond à l'une des diagonales du carré;
la vierge qui le suit répond à une ligne perpendiculaire
qui est dirigée vers l'orient; les autres signes marchent
dans l'ordre connu jusqu'au cancer qui, au lieu de compléter
la chaîne en répondant au niveau du lion, est placé
au-dessus de lui, plus près du centre du cercle, en sorte
que les signes sont sur une ligne un peu spirale.
Ce cancer, ou plutôt ce scarabé, marche en sens contraire
des autres signes. Les gémeaux répondent au nord,
le sagittaire au midi et les possons à l'orient; mais pas
très-exactement. Au côté oriental de ce planisphère
est une grande figure de femme, la tête dirigée vers
le midi et les pieds vers le nord, comme celle du portique.
On pourrait donc aussi élever quelque doute sur le point
de ce second zodiaque où il faudrait commencer la série
des signes. Suivant que l'on prendra une des perpendiculaires
ou une des diagonales, ou l'endroit où une partie de la
série passe sur l'autre partie, on le jugera divisé
au lion, ou bien entre le lion et le cancer, ou bien enfin aux
gémeaux.
A Esné (l'ancienne Latopolis), ville placée au-dessus
de Thèbes, il y a des zodiaques aux plafonds de deux temples
différens.
Celui du grand temple, dont l'entrée regarde le levant,
est sur deux bandes contiguës et parallèles l'une
à l'autre le long du côté sud du plafond (Voyez
le grand ouvrage sur l'égypte, vol. I, pl. LXXIX).
Les figures de femmes qui les embrassent ne sont pas sur leur
longueur, mais sur leur largeur, en sorte que l'une est en travers
près de l'entrée ou à l'orient, la tête
et les bras vers le nord, et les pieds vers le mur latéral
ou vers le sud, et que l'autre est dans le fond du portique également
en travers et regardant la première.
La bande la plus voisine de l'axe du portique ou du nord présente
d'abord, du côté de l'entrée ou de l'orient
et vers la tête de la figure de femme, le lion placé
un peu en arrière et marchant vers le fond, les pieds du
côté du mur latéral; derrière le lion,
à l'origine de la bande, sont deux lions plus petits, au
devant de lui est le scarabé, et ensuite les gémeaux
marchant dans le même sens; puis le taureau et le belier,
et les poissons, rapprochés les uns des autres, placés
en travers sur le milieu de la bande; le taureau la tête
vers le mur latéral, le belier vers l'axe. Le verseau est
plus loin, et reprend la même direcction vers le fond que
les trois premiers signes.
Sur la bande la plus voisine du mur latéral et du nord
l'on voit d'abord, mais assez loin du mur du fond ou de l'occident,
le capricorne qui marche en sens contraire du verseau, et se dirige
vers l'orient ou l'entrée du portique, les pieds tournés
vers le mur latéral. Tout près de lui est le sagittaire,
qui répond ainsi aux poissons et au belier. Il march aussi
vers l'entrée; mais ses pieds sont tournés vers
l'axe et en sens contraire de ceux du capricorne.
A une certaine distance en avant, et près l'un de l'autre,
sont le scorpion et une femme tenant la balance; enfin un peu
plus en avant, mais encore assez loin de l'extrémité
antérieure ou orientale, est la vierge qui est précédée
d'un sphinx. La vierge et la femme qui tient la balance ont aussi
les pieds vers le mur, en sorte que le sagittaire est le seul
qui soit placé la tête à l'envers des autres
signes.
Au nord d'Esné est un petit temple isolé, également
dirigé vers l'orient, et dont le portique a encore un zodiaque
(Voyez le grand ouvrage sur l'égypte, Antiquités,
vol. I, pl LXXXVII); il est sur deux bandes latérales et
écartées; celle qui est le long du côté
sud commence par le lion, qui marche vers le fond ou vers l'occident,
les pieds tournés vers le mur ou le sud; il est précédé
du scarabé, et celui-ci des gemeaux marchant dans le même
sens. Le Taureau, au contraire, vient à leur rencontre,
se dirigeant à l'orient; mais le belier et les poissons
reprennent la direction vers le fond ou vers l'occident.
A la bande du côté du nord, le verseau est près
du fond ou de l'occident, marchant vers l'entrée ou l'orient,
les pieds tournés vers le mur, précédé
du capricorne et du sagittaire qui marchent dans le même
sens. Les autres signes sont perdus; mais il est clair que la
vierge devait marcher en tête de cette bande du côté
de l'entrée.
Parmi les figures accessoires de ce petit zodiaque on doit remarquer
deux beliers ailés placés en travers, l'un entre
le taureau et les gémeaux, l'autre entre le scorpion et
le sagittaire, et chacun presque au milieu de sa bande, le second
cependant un peu plus avanceé vers l'entrée.
On avait pensé d'abord que dans le grand zodiaque d'Esné
la division de l'entrée se fait entre la vierge et le lion,
et celle du fond entre les poissons et le verseau. Mais M. Hamilton,
MM. De Jollois et Villiers ont cru voir dans le sphinx qui précède
la vierge une répétition du lion analogue à
celle du cancer dans le grand zodiaque de Dendera; en sorte que,
selon eux, la division aura lieu dans le lion. En effet, sans
cette explication, il n'y aurait que cinq signes d'un côté
et sept de l'autre.
Quant au petit zodiaque du nord d'Esné, on ne sait si quelque
emblème analogue à ce sphinx s'y trouvait, parce
que cette partie est détruite (British Review, février
1817, page 136; et à la suite de la Lettre critique sur
la Zodiacomanie, page 33).
(208) Description des pyramides de Gizé, par M. Grobert,
page 117.
(209) Connaissance des temps pour l'an XIV.
(210) Observations sur le zodiaque de Dendera, dans la Revue philosophique
et littéraire, an 1806, deuxième trimestre, pages
257 et suivantes.
(211) Æegyptiaca, page 212.
(212) Voyez dans le British Review de février 1817, pages
136 et suivantes, l'article VI sur l'origine et l'antiquité
du zodiaque. Il est traduit à la suite de la Lettre critique
sur la Zodiacomanie de Swartz.
(213) Voyez le Mémoire de Nouet dans les Recherches nouvelles
sur l'Histoire ancienne de Volney, tome III, page 328 à
336.
(214) Mon célèbre et savant collègue M. Delambre
a bien voulu me donner la note suivante qui éclaircit la
remarque ci-dessus. Voyez le tableau ci-annexé.
étoiles
Longitudes en 1800
Année de l'équinoxe
Année du solstice
étoiles
Longitudes en 1800
Année de l'équinoxe
Année du solstice
BELIER
BALANCE
Gamma
Beta
Alpha
Eta
2 Omicron
Zeta
2 Tau queue
1 0 23 40"
1 1 10 40
1 4 52 0
1 5 18 50
1 6 14 16
1 19 8 50
1 20 51 0
-389
-441
-710
-742
-810
-1739
-1862
6869
6921
7190
7222
7290
8219
8342
1 Alpha
2 Alpha
Beta
Gamma
Gamma scor.
Xi
Xi
7 11 0 44
7 12 18 0
7 16 35 0
7 22 20 34
7 27 41 0
7 28 30 15
7 28 30 15
-14113
-14246
-14514
-14929
-15312
-15372
-15372
-7633
-7926
-8034
-8449
-8832
-8892
-8892
Durée 20 27 20 1473
1473 Durée
17 29 31 1259 1259
TAUREAU
SCORPION
Xi
Eta
Alpha
Beta
Zeta
A. Coch
1 19 6 0
1 27 12 0
2 6 59 40
2 19 47 0
2 22 0 0
2 24 42 40
-1735
-2318
-3024
-3944
-4104
-4300
-8215
-8798
-9504
-10424
-10584
-10780
1 A
Beta
Alpha
Zeta
Lambda
Lambda
7 28 50 6
8 0 23 48
8 6 57 38
8 12 35 30
8 21 47 27
8 21 47 27
-15396
-15508
-15980
-16387
-17049
-17049
-8916
-9028
-9500
-9907
-105569
-105569
Durée 35 36 40 2565
2565 Durée
22 57 21 1653 1653
GéMEAUX
SAGITTAIRE
Propus
Eta
Gamma
Delta
Castor
Pollux
Phi
2 28 9 20
3 0 39 0
3 6 18 40
3 15 44 0
3 17 27 30
3 20 28 9
3 22 27 10
-4547
-4727
-5134
-5813
-5937
-6154
-6926
-11027
-11207
-11614
-12293
-12417
-12634
-12776
Gamma
Lambda
Zeta
Psi
Omega
g
g
8 28 28 20
9 3 32 56
9 10 50 28
9 14 15 15
9 23 2 19
9 25 39 25
9 25 39 25
-17530
-17895
-18421
-18667
-19299
-19487
-19487
-11050
-11415
-11941
-12187
-12819
-13007
-13007
Durée 24 17 40 1749
1749 Durée
27 11 50 1957 1957
CANCER
CAPRICORNE
1 Omega
Eta
Beta
Gamma
1 Alpha
2 Alpha
Chi
3 24 21 55
3 28 32 0
4 1 28 20
4 4 45 0
4 10 18 50
4 10 50 36
4 13 23 0
6475
6734
6906
7182
7583
7621
7804
+45
-254
-426
-702
-1103
-1141
-1324
1er
2 Alpha
Beta
Iota
Gamma
Mu
Mu
9 29 39 15
10 1 3 58
10 1 15 30
10 14 53 30
10 18 59 28
10 23 1 12
10 23 1 12
-19775
-19877
-19891
-20872
-21166
-21458
-21458
-13295
-13397
-13411
-14392
-14586
-14978
-14978
Durée 19 1 5 1369
1369 Durée
23 21 17 1683 1683
LION
VERSEAU
Chi
Alpha
Delta
Beta
Beta
Beta
4 12 30 0
4 27 3 10
5 8 30 0
5 18 50 55
5 18 50 55
5 18 50 55
-7740
-8788
-9612
-10357
-10357
-10357
-1260
-1908
-3132
-3877
-3877
-3877
Epsilon
Beta
Alpha
Zeta
2 Psi
5 A
10 8 56 0
10 20 36 30
11 0 34 0
11 6 7 0
11 13 56 12
11 18 3 28
-20444
-21285
-22001
-22400
-22963
-23260
-13964
-14805
-15521
-15920
-16483
-16780
Durée 36 20 55 2617
2617 Durée
39 7 28 2816 2816
VIERGE
POISSONS
Omega
Beta
Eta
Delta
Alpha
Lambda
Mu
5 19 2 22
5 24 19 0
6 2 2 40
6 8 41 40
6 21 3 15
7 4 9 50
7 7 17 40
-10371
-10750
-11307
-11786
-12676
-13620
-13845
-3891
-4271
-4827
-5306
-6196
-7140
-7365
Beta
Lambda
Delta
Sigma
Alpha
Alpha
Alpha
11 15 49 0
11 23 49 0
12 11 22 0
12 24 26 0
12 26 34 58
12 26 34 58
12 26 34 58
23095
23675
24939
25879
26034
26034
26034
16615
17195
18459
19399
19554
19554
19554
Durée 48 15 18 3474
3474 Durée
40 45 58 2939 2939
Durée moyenne
0
-5487
270
-18447
Les longitudes des étoiles pour 1800 ont été
prise dans les tables de Berlin. Elles sont de Lacaille ou de
Bradley, ou de Flamsteed.
On a pris la première et la dernière de chaque constellation
et quelques-unes des étoiles intermédiaires les
plus brillantes.
La troisième colonne indique l'année où la
longitude de l'étoile était 0, c'est-à-dire
où l'étoile se trouvait dans le colure équinoxial
du printemps.
La dernière colonne indique l'année où l'étoile
était dans le colure solsticial, soit de l'hiver, soit
de l'été.
Pour le belier, le taureau et les gémeaux, on a choisi
le solstice d'hiver; pour les autres constellations on a choisi
le solstice d'été pour ne pas trop s'enfoncer dans
l'antiquité et ne point trop s'approcher des temps modernes.
Au reste il sera bien facile de trouver le solstice opposé,
en ajoutant la demi-période de douze mille neuf cent soixante
ans. La même règle servira pour trouver le temps
où l'étoile a été ou sera á
l'équinoxe d'automne.
Le signe - indique les années avant notre ère; le
signe + l'année de notre ère; enfin la dernière
ligne, à la suite de chaque signe sous le nom de durée,
donne l'étendue de la constellation en degrés, et
le temps que l'équinoxe ou le solstice emploie à
parcourir la constellation d'un bout à l'autre.
On a supposé la précession de cinquante secondes
par an, telle qu'elle est donnée par la comparaison du
catalogue d'Hipparque avec les catalogues modernes. On avait ainsi
la commodité des nombres ronds et toute l'exactitude dont
on peut répondre.
La période entière est ainsi de vingt-cinq mille
neuf cent vingt ans; la demi-période, de douze mille neuf
cent soixante ans; le quart, de six mille quatre cent quatre-vingt
ans; le douzième, ou un signe, de deux mille cent soixante
ans.
Il est à remarquer que les constellations laissent entre
elles des vides, et que quelquefois elles empiètent les
unes sur les autres. Ainsi, entre la dernière étoile
du scorpion et la première du sagittaire, il y a un intervalle
de six degrés deux tiers. Au contraire, la dernière
du capricorne est plus avancée de quatorze degrés
en longitude que la première du verseau.
Ainsi, même indépendamment de l'inégalité
du mouvement du soleil, les constellations donneraient une mesure
très inégal et très fautive de l'année
et de ses mois. Les signes de trente degrés en fournissent
une plus commode et moins défectueuse. Mais les signes
ne sont qu'une conception géométrique; on ne peut
ni les distinguer ni les observer; ils changent continuellement
de place par la rétrogradation du point équinoxial.
On a pu de tout temps déterminer grossièrement les
équinoxes et les solstices; à la longue on a pu
remarquer que le spectacle du ciel pendant la nuit n'était
plus exactement le même qu'il avait été anciennement
aux temps des équinoxes et des solstices. Mais jamais on
n'a pu observer exactement le lever héliaque d'une étoile;
on devait toujours s'y tromper de quelques jours. Aussi en parle-t-on
souvent sans qu'on en ait une détermination sur laquelle
on puisse compter. Avant Hipparque on ne voit, ni dans les livres
ni dans les traditions, rien qu'on puisse soumettre au calcul;
et c'est ce qui a tant multiplié les systèmes. On
a disputé sans s'entendre. Ceux qui ne sont point astronomes
peuvent se faire de la science des Chaldéens, des égyptiens,
etc., etc., des idées aussi belles qu'il leur plaira; il
n'en résultera aucun inconvénient réel. On
peut prêter à ces peuples l'esprit et les connaissances
des modernes; mais on ne peut rien emprunter d'eux, car ou ils
n'ont rien eu ou ils n'ont rien laissé. Jamais les astronomes
ne tireront des ancient rien qui soit de l'utilité la plus
légère. Laissons aux érudits leurs vaines
conjectures, et confessons notre ignorance absolue sur des choses
peu utiles en elles-mêmes, et dont il ne reste aucun monument.
Les limites des contellations varient suivant les auteurs que
l'on consulte. On voit ces limites s'étendre ou se resserrer
quand on passe d'Hipparque à Tycho, de Tycho à Hevelius,
d'Hevelius à Flamsteed, Lacaille, Bradley ou Piazzi.
Je l'ai dit ailleurs, les constellations ne sont bonnes à
rien, si ce n'est tout au plus à reconnaître plus
facilement les étoiles; au lieu que les étoiles
en particulier donnent des points fixes auxquels on peut rapporter
les mouvemens, soit des colures, soit des planètes. L'astronomie
n'a commencé qu'à l'époque où Hipparque
a fait le premier catalogue d'étoiles, mesuré la
révolution du soleil, celle de la lune et leurs principales
inégalités. Le reste n'offre que ténèbres,
incertitudes et erreurs grossières. Ce serait temps perdu
que celui qu'on voudrait employer à débrouiller
ce chaos.
J'ai dit, à quelques ménagemens près, tout
ce que je pense sur ce sujet. Je n'ai eu la prétention
de convertir personne, peu m'importe qu'on adopte mes opinions;
mais si l'on compare mes raison aux rêves de Newton, de
Herschell, de Bailly et de tant d'autres, il n'est pas impossible
qu'avec le temps on arrive à se dégoûter de
ces chimères plus ou moins brillantes.
J'ai essayé de déterminer l'étendue des constellations
d'après les catastérismes du faux ératosthène.
La chose est réellement impossible. Ce serait encore pis
si l'on consultait Hygin et surtout Firmicus. Voici, au reste,
ce que j'ai tiré d'ératosthène.
Taureau
Gémeaux
Cancer
Lion
Vierge
Serres
Scorpion
Sagittaire
Capricorne
Verseau
Poissons
1826
1636
1204
2617
3307
1823
2138
1416
1196
2936
(*) Eratosthène ne fait qu'une constellation du scorpion
et des serres. Il indique le commencement des serres sans en marquer
la fin; et comme il donne mille huit cent vingt-trois ans au scorpion
proprement dit, il resterait mille quatre-vingt-neuf ans pour
les serres, en supposant qu'il n'y eût aucun espace vide
entre les deux constellations.
Quant aux Chaldéens, aux égyptiens, aux Chinois
et aux Indiens, il n'y faut pas songer. On n'en peut absolument
rien tirer. Ma profession de foi à cet égard est
dans le discours préliminaire de mon Histoire de l'Astronomie
du moyen âge, pages xxvij et xviij.
Voyez aussi la note ajoutée au Rapport sur les Mémoires
de M. de Paravey, tome VIII des Nouvelles Annales des Voyages,
et reproduit par M. de Paravey dans son aperçu de ses Mémoires
sur l'origine de la Sphère, pages 24 et de 31 à
36.
Voyez encore l'Analyse des travaux mathématiques de l'Académie
des travaux mathématiques de l'Académie en 1820,
pages 78 et 79.
DELAMBRE
(215) Voyez le grand ouvrage sur l'égypte, Antiquités,
Mémoires, tome I, page 486.
(216) Rhode. Essai sur l'âge du zodiaque et l'origine des
constellations, en allemand. Breslau, 1809, in-4., p. 78.
(217) D'après les tables de la note ci-dessus, le solstice
est resté trois mille quatre cent soixante-quatorze ou
au moins trois mille trois cent sept ans dans la constellation
de la vierge, celle de toutes qui occupe un plus grand espace
dans le zodiaque, et deux mille six cent dix-sept dans celle du
lion.
(218) Traduction d'Hérodote, par Larcher, t. II, p. 570.
(219) Voyez la dissertation de l'abbé Dominique Testa:
Sopra due zodiaci novellament scoperte nell'Egitto. Rome, 1802,
page 34.
(220) Delambre. Note à la suite du rapport sur le Mémoire
de M. de Paravey. Ce rapport est imprimé dans les nouvelles
Annales des voyages, tome VIII.
(221) Voyez l'ouvrage de M. Biot, intitulé Recherches sur
plusieurs points de l'astronomie égyptienne appliqueées
aux monumens astronomique trouvés en égyptes. Paris,
1823, in-octavo.
(222) Letronne. Recherches pour servir à l'histoire de
l'égypte pendant la domination des Grecs et des Romains,
page 180.
(223) Letronne. Recherches pour servir à l'histoire de
l'égypte pendant la domination des Grecs et des Romains,
page xxxviij.
(224) Idem, pages 456 et 457.
(225) Letronne. Observations critiques et archéologiques
sur l'objet des représentations zodiacales qui nous restent
de l'antiquité, à l'occasion d'un zodiaque égyptien
peint dans une caissse de momie qui porte une inscription grecque
du temps de Trajan. Paris, 1824, in-8., page 30.
(226) Idem, pages 48 et 49.
(227) Varro, de Ling. Lat., lib VI, Signa, quot aliquid significent,
ut libra æquinoctium; Macrob., Sat., lib. I, cap. XXI, Capricornus
ab infernis partibus ad superas solem reducens capræ naturam
videtur imitari.
(228) Voyez le Mémoire sur l'origine des constellations
dans l'Origine des Cultes de Dupuis, tome III, pages 324 et suivantes.
(229) Voyez le Mémoire sur l'origine des constellations
dans l'Origine des Cultes de Dupuis, tome III, page 267.
(230) Dupuis suggère lui-même cette seconde hypothèse,
ibid., page 340.
(231) Ægyptiaca, page 215.
(232) Voyez, dans le grand ouvrage sur l'égypte, Antiquités,
Mémoires, tome I, le Mémoire de M. Remi Raige sur
le zodiaque nominal et primitif des anciens égyptiens.
Voyex aussi la table des mois grecs, romains et alexandrins dans
le Ptolomée de M. Halma, tome III.
(233) Voyez les Recherches historiques sur les observations astronomiques
des anciens, par M. Ideler, dont M. Halma a inséré
la traduction dans le troisième tome de son Ptolomée;
et surtout le Mémoire de Fréret sur l'opinion de
Lanauze, relative à l'établissement de l'année
d'Alexandrie, dans les Mémoires de l'Académie des
belles-lettres, tome XVI, page 308.
(234) Voyez le Mémoire de sir Will. Jones sur l'antiquité
du zodiaque indien, Mém. de Calcutta, tome II.
(235) Voyez le Zodiaque expliqué, ou Recherches sur l'origine
et la signification des constellations de la sphère grecque,
traduit du suédois de M. Swartz, Paris, 1809.
(236) Saturnal., lib. I, cap. XXI, sub fin. Nec solus leo,
sed signa quoque universa zodiaci ad naturam solis jure referuntur,
etc. Ce n'est que dans l'explication du lion et du capricorne
qu'il a recours à quelque phénomène relatif
aux saisons; le cancer même est expliqué sous un
point de vue général, et relatif à l'obliquité
de la marche du soleil.
(237) Voyez le Mémoire de M. de Guignes sur les zodiaques
des Orientaux. (Académie des belles-lettres, tome XLII.)
(238) Voyez M. de Fortia d'Urban, Histoire de l Chine avant le
déluge d'Ogygès, page 33.
(239) On en a tiré des exemplaires à part, sous
le titre de Description géologique des environs de Paris,
par MM. G. Cuvier et Al. Brongnairt. Deuxième édition.
Paris, 1822. In-4.
(240) Voyez le grand ouvrage de M. le professeur Buckland, intitulé
Reliquiæ diluvianæ. Londres, 1823, in-4., pages
185 et suivantes; et l'article EAU par M. Brongniart, dans le
quatorzième volume du Dictionnaire des science naturelles.
(241) Voici celui que M. de Humboldt a bien voulu tracer pour
en orner mon ouvrage, non-seulement des terrains secondaires,
mais de toute la suite des couches, depuis les plus anciennes
que l'on conaisse jusqu'aux plus modernes et aux plus superficielles.
C'est en quelque sorte le dernier résumé des efforts
de tous les géologistes. Voyez le tableau ci-joint.
Assises schisteuses avec poissons et crustacés
Coral rag.
Argile de Dive.
Oolithes et calcaire de Caen
Product. aculeat.
Calcaire magnésien
(242) Voyez mes Recherches sur les ossmens fossiles, tome V, deuxième
partie, page 300.
(243) Voyez mes Recherches sur les ossemens fossiles, tome V,
deuxième partie, pages 355 et 525.
(244) Voyez mes Recherches, tome V, deuxième partie, page
447.
(245) Voyez mes Recherches, tome V, deuxième partie, page
456.
(246) Voyez mes Recherches sur les ossemens fossiles, tome V,
deuxième partie, pages 475 et suivantes.
(247) Voyez mes Recherches sur les ossemens fossiles, tome V,
deuxième partie, pages 485 et 486.
(248) Ibid., page 143.
(249) Voyez mes Recherches sur les ossemens fossiles, tome V,
deuxième partie, page 127.
(250) Nous en attendons une plus ample connaissance des recherches
de M. Conybeare.
(251) Voyez mes Recherches sur les ossemens fossiles, tome V,
deuxième partie, page 343.
(252) Voyez dans mes Recherches sur les ossemens fossiles, tome
V, deuxième partie, page 120.
(253) Voyez mes Recherches sur les ossemens fossiles, tome V,
deuxième partie, pages 358 et suivantes.
(254) Ibid., page 376.
(255) Voyez mes Recherches sur les ossemens fossiles, tome V,
deuxième partie, page 380.
(256) Ibid., page 225.
(257) Voyez mes Recherches sur les ossemens fossiles, tome V,
deuxième partie, pages 161, 232 et 350.
(258) Voyez mes Recherches sur les ossemens fossiles, tome V,
deuxième partie, pages 310 et suivantes.
(259) Ibid., page 163.
(260) Voyez mes Recherches sur les ossemens fossiles, tome V,
première partie, page 316.
(261) Ibid., page 317.
(262) Ibid, page 266.
(263) Voyez mes Recherches sur les ossemens fossiles, tome V,
première partie, page 234; et deuxième partie, page
521.
(264) Voyez mes Recherches sur les ossemens fossiles dans tout
le tome III, et spécialement page 250; et tome V, deuxième
partie, page 505.
(265) Ibid., tome V, deuxième partie, page 505.
(266) Ibid., tome III, page 254; et tome IV, pages 498
et 499.
(267) Ibid., tome III, page 258.
(268) Voyez mes Recherches sur les ossemens fossiles, tome V,
deuxième partie, page 505.
(269) Voyez mes Recherces sur les ossemens fossiles, tome II,
première partie, pages 177 et 218; tome III, page 394;
et tome IV, page 498.
(270) Sur les anoplotheriums, voyez tout le tome III de mes Recherches,
et particulièrement les pages 250 et 396.
(271) Voyez mes Recherches sur les ossemens fossiles, tome III,
pages 398 et 404; tome IV, page 501; tome V, deuxième partie,
page 506.
(272) Ibid., tome III, page 260.
(273) Voyez mes Recherches sur les ossemens fossiles, tome III,
page 265.
(274) Voyez mes Recherches sur les ossemens fossiles, tome IV,
page 103.
(275) J'en dois la connaissance à M. le comte de Bournon;
et comme je ne l'ai pas décrite dans mon grand ouvrage,
j'en donne une figure, planche II, figures 1 et 2.
(276) Voyez mes Recherches sur les ossemens fossiles, tome III,
page 267.
(277) Ibid., page 269.
(278) Ibid., page 272.
(279) Voyez mes Recherches sur les ossemens fossiles, tome III,
page 284.
(280) Ibid., pages 297 et 300.
(281) Ibid., tome V, deuxième partie, page 506.
(282) Ibid., tome III, pages 304 et suivantes.
(283) Voyez mes Recherches sur les ossemens fossiles, tome V,
deuxième partie, page 166.
(284) Ibid., tome III, page 335; tome V, deuxième
partie, page 166.
(285) Ibid., tome III, page 333.
(286) Ibid., tome V, deuxième partie, page 232.
(287) Ibid., tome III, page 329; tome V, deuxième
partie, page 222.
(288) Voyez mes Recherches sur les ossemens fossiles, tome V,
deuxième partie, pages 223 et 227.
(289) Ibid., tome III, page 338.
(290) Voyez mes Recherches sur les ossemens fossiles, tome III,
pages 351 et suivantes.
(291) Voyez mes Recherches sur les ossemens fossiles, tome V,
première partie, page 309.
(292) Ibid., page 390.
(293) Ibid., page 393.
(294) Voyez mes Recherches sur les ossemens fossiles, tome V,
première partie, pages 352 et 357.
(295) Voyez mes Recherches sur les ossemens fossiles, tome I,
pages 75 à 195 et 335; tome III, pages 371 et 405; tome
IV, page 491.
(296) Voyez mes Recherches sur les ossemens fossiles, tome I,
pages 250 à 265 et 335; tome IV, page 493.
(297) Voyez mes Recherches sur les ossemens fossiles, tome I,
pages 206 à 249; tome III, page 376.
(298) Voyez mes Recherches sur les ossemens fossiles, tome I,
page 304 à 322; tome III, page 380; tome IV, page 493.
(299) Ibid., tome II, première partie, page 64;
et tome IV, page 496.
(300) Voyez mes Recherches sur les ossemens fossiles, tome II,
première partie, page 89; tome III, page 390; et tome V,
deuxième partie, page 501.
(301) Ibid., tome III, page 385.
(302) Ibid., tome II, première partie, page 71.
(303) Voyez mes Recherches sur les ossemens fossiles, tome II,
première partie, page 898.
(304) Ibid., deuxième partie, page 165.
(305) Voyez mes Recherches sur les ossemens fossiles, tome II,
deuxième partie, page 95.
(306) Ibid., page 109.
(307) Voyez mes Recherches sur les ossemens fossiles, tome IV,
page 70.
(308) Voyez mes Recherches sur les ossemens fossiles, tome IV,
pages 168 à 225.
(309) Voyez mes Recherches sur les ossemens fossiles, tome IV,
page 89.
(310) Ibid., page 94.
(311) Ibid., page 98.
(312) Ibid., page 140; et tome V, deuxième partie,
page 509.
(313) Ibid., page 150; tome V, deuxième partie,
page 510.
(314) Voyez mes Recherches sur les ossemens fossiles, tome IV,
page 155.
(315) Ibid., pages 199 à 204.
(316) Ibid., pages 174, 177 et 196; tome V, première
partie, page 55.
(317) Ibid., pages 178, 202 et 206; tome V, première
partie, page 54.
(318) Ibid., tome V, première partie, page 55.
(319) Ibid., tome IV, page 206.
(320) Voyez mes Recherches sur les ossemens fossiles, tome V,
deuxième partie, page 517.
(321) Ibid., première partie, page 59.
(322) Ibid., page 174; et deuxième partie, page
519.
(323) Voyez mes Recherches sur les ossemens fossiles, tome V,
première partie, page 160.
(324) Ibid., page 193.
(325) Voyez mes Recherches sur les ossmens fossiles, tome IV,
page 193.
(326) Ibid., page 351.
(327) Ibid., pages 356 et 357.
(328) Voyez mes Recherches sur les ossemens follies, tome IV,
pages 392 et 507.
(329) Ibid., page 452.
(330) Ibid., page 458.
(331) Ibid., page 461.
(332) Ibid., page 475.
(333) Ibid., page 467.
(334) Voyez mes Recherches sur les ossemens fossiles, tome IV,
pages 378 et 507; et tome V, deuxième partie, page 516.
(335) Voyez l'excellent ouvrage de M. Buckland, intitulé
Reliquiæ diluvianæ.
(336) Voyez dans le Reliquiæ diluvianæde M.
Buckland ce qui concerne le squelette d'une femme, trouvé
avec des épingles d'os dans la caverne de Pavyland, et
dans mes Recherches, tome IV, page 193, ce qui regarde un fragment
de mâchoire trouvé avec les brèches osseuses
de Nice. Created 2001
N.B. D'après l'interprétation qu'Ammien nous a conservée,
lib. XVII, cap. IV, des hiéroglyphes de l'obélisque
de Thèbes, qui est aujourd'hui à Rome sur la place
de Saint-Jean de Latran, il paraît qu'un Rhamestès
y était qualifié, à la manière orientale,
de seigneur de la terre habitable, et que l'histoire faite à
Germanicus n'était qu'un commentaire de cette inscription.
30 0 0
2160
Sirius
3 11 20 10
Bélier
1747
1089(*)
(Argile de Londres)
(Argile plastique, --Molasse, --Nagelfluhe)
(Grès secondaire à lignites)
Quadersandstein, ou grès blanc, quelquefois supérieur au lias
Lias marneux ou calc. à Gryphæa arcuata
M. de Schlotheim a recueilli des os humains dans des fentes de
Kstritz, où il y a aussi des os de rhinocéros;
mais lui-même annonce ses doutes sur l'époque où
ils y ont été déposés.
Last modified 15 January 2020