[L'auteur a généreusement partagé ce matériel de son Les Guillotinés de la Révolution Française. Nos lecteurs voudront peut-être visiter. — George P. Landow]

HOMME Politique français né à Fréjus le 3 mai 1748, décédé à Paris 20 juin 1836. Fervent lecteur de philosophes du XVIII° siècle, il entra sans vocation dans les ordres et fut nommé en 1787 vicaire général de Chartres. Installé à Paris en 1788, il fit paraître peu après son Essai sur les privilèges en 1788 et sa brochure qu'est-ce que le tiers Etat, en 1789, qui défendant les idées nouvelles, connurent un grand retentissement. Député du tiers Etat en 1789, il joua un rôle décisif dans la transformation des Etat généraux en Assemblée nationale en juin 1789, s'opposant, avec Mirabeau, au coup de force contre cette dernière le 23 juin. Membre du Club des Jacobins, il contribua au sein de la Constituante à faire adopter la division administrative de la France en 83 départements et le maintien du suffrage censitaire dans la Constitution de 1791. Monarchiste constitutionnel, rallié aux feuillants, il fut élu à la Convention où il vota cependant la mort du roi. Il n'eut plus, apparemment, qu'un rôle effacé sous la Terreur, dont certains, pourtant, le considèrent comme un des principaux instigateurs. Membre du Comité de salut public après le 9 thermidor, il s'occupa de diplomatie, et, partisan de la politique d'annexion, signa avec la Hollande le traité de La Haye en 1795. Elu directeur en 1795, il se démit en faveur de Carnot et siégea au Conseil des Cinq-Cents qu'il présida après le coup d'Etat du 18 fructidor an V (4 septembre 1797). Ministre plénipotentiaire à Berlin, il revint à Paris en mai 1799 pour occuper au sein du Directoire la place de Reubell, fut un des instigateurs de la journée du 30 prairial an VII et prépara le coup d'Etat du 18 brumaire an VII, qu'il réussit avec Bonaparte (après avoir d'abord songé à utiliser Joubert) et grâce à l'aide de Fouché. Consul provisoire, il participa à la rédaction de la Constitution de l'An VIII, que Bonaparte modifia dans le sens de ses intérêts. Ecarté des hautes fonction politique, Sieyès fut fait comte d'Empire en 1809, pair pendant les Cent-Jours? Réfugié à Bruxelles en 1815, et proscrit comme régicide en 1816, il ne revint en France qu'en 1830.


Dernière modification août 31 octobre 2010