[L'auteur a généreusement partagé ce matériel de son Les Guillotinés de la Révolution Française. Nos lecteurs voudront peut-être visiter. — George P. Landow]

Le cortège s'est ébranlé vers midi. Depuis le matin, une foule immense, massée à la barrière du trône, attendait ce moment. Mais la fête de la Liberté, donnée en l'honneur des Suisses de châteauvieux délivrés du bagne, la dédommage amplement de son attente. En tête du défilé, quatre citoyens portent une déclaration des droits de l'homme gravée sur deux tables de pierre. Au centre du cortège, avec leurs épaulettes jaunes, les quarante et un soldats arrachés au galères où les avait mis Bouillé, suivis de deux sarcophages commémorant le massacre du 31 août 1790, l'un pour les Suisses, l'autre pour les gardes nationaux qui les avaient affrontés. Puis vient un grandiose char de la Liberté à l'antique, tiré par vingt chevaux couvert d'un tissu écarlate peint par David, représentant d'un côté Brutus et de l'autre Guillaume Tell. Le même David a ordonné l'ensemble du cortège, sans pompe excessive, mais avec un luxe de symbole. Ainsi, la marche est fermée par un groupe de jeunes femmes vêtues de blanc, brandissant les chaînes rouillées des forçats injustement condamnés.


Dernière modification août 3 novembre 2010