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Figurez-vous un truchement qui, parlant au sénat de Rome pour le paysan du Danube, au lieu de ce début, "Romains, et vous Sénat, assis pour m'écouter," commencerait:

Messieurs, puisque vous me faites l'honneur de vouloir bien entendre votre humble serviteur, j'aurai celui de vous dire. . . . Voilà exactement ce que font les interprêtes d'Hérodote. La version de Larcher, pour ne parler que de celle qui est la plus connue, nes'écarte jamais de cette civilité: on ne saurait dire que ce soit le laquais de Madame de Sévigné, auquel elle compare les traducteurs d'alors; car celui-là rendait dans son langage bas, le style de la cour, tandis que Larcher, au con traire, met en style de la cour ce qu'a dit l'homme d'Halicarnasse. Hérodote, dans Larcher, ne parle que de princes, de princesses, de seigneurs, et de gens de qualité; ces princes montent sur le trône, s'em parent de la couronne, ont une cour, des ministres et de grands officiers, faisant, comme on peut croire, le bonheur des sujets ; pendant que les princesses, les dames de la cour, accordent leurs faveurs à ces jeunes seigneurs, Or est-il qu'Hérodote ne se doute jamais de ce que nous appelons princes, trône et couronne, ni de ce qu'â l'académie on nomme faveurs des dames et bonheur des sujets. Chez lui, les dames, les prin cesses mènent boire leurs vaches, ou celles du roi leur père, à la fontaine voisine, trouvent là des jeunes gens, et font quelque sottise, toujours exprimée dans l'auteur avec le mot propre: on est esclave ou libre, mais on n'est point sujet dans Hérodote. . . .. Larcher ne nommera pas le boulanger de Crésus, le palefrenier de Cyrus, le chaudronnier Macistos; il dit grand panetier, écuyer, armurier, avertissant en note que cela est plus noble.'-Prospectus d'une Traduction Nouvelle d'Hérodote, OEuvres de P. L. Courier, iii. 262.

For another specimen, we may instance the Abbé Velly, the most popular writer of French history in the last century. We quote from M. Thierry's third Letter on the History of France:-

S'agit-il d'exprimer la distinction que la conquête des barbares établissait entre eux et les vaincus, distinction grave et triste, par laquelle la vie d'un indigène n'était estimée, d'après le taux des amendes, qu'â la moitié du prix mis à celle de l'étranger, ce sont de pures préfér ences de cour, les faveurs de nos rois s'addressent surtout aux vainqueurs. S'agit-il de présenter le tableau de ces grandes assemblées, où tous les hommes de race Germanique se rendaient en armes, où chacun était consulté depuis le premier jusqu'au dernier; l'Abbé Velly nous parle d'une espèce de parlément ambulatoire et des cours plénières, qui étaient (après la chasse) une partie des amusemens de nos rois. “Nos rois,” ajoute l'aimable abbé, “ne se trouvèrent bientôt plus en état de donner ces superbes fêtes. On peut dire que le règne des Carlovingiens fut celui des cours plénières. . . . . . .. Il y eut cependant toujours des fêtes à la cour; mais, avec plus de galanterie, plus de politesse, plus de goût, on n'y retrouva ni cette grandeur ni cette richesse.”

“Hilderic,” dit Grégoire de Tours, “regnant sur la nation des Franks et se livrant à une extrême dissolution, se prit à abuser de leurs filles ; et eux, indignés de cela, le destituèrent de la royauté. Informé, en outre, qu'ils voulaient le mettre à mort, il partit et s'en alla en Thuringe." Ce récit est d'un écrivain qui vivait un siècle après l'événement. Voici maintenant les paroles de l'abbé Velly, qui se vante, dans sa préface, de puiser aux sources anciennes et de peindre exactement les mœurs, les usages, et les coutumes : º Childéric fut un prince à grandes aventures ; . . . .. c'était l'homme le mieux fait de son royaume. Il avait de l'esprit, du courage ; mais, né avec un cœur tendre, il s'abandon nait trop à l'amour: ce fut la cause de sa perte. Les seigneurs Français, aussi sensibles à l'outrage que leurs femmes l'avaient été aux charmes de ce prince, se liguèrent pour le détrôner. Contraint de céder à leur fureur, il se retira en Allémagne.’” [4-5n]

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Bibliography

[Mill, John Stuart] “Recent French Historians.” The Edinburgh Review. 119 (1844): 1-39. Hathi Trust Digital Library online version of a copy in the University of Michigan Library. Web. 14 September 2020.


Last modified 2 September 2020